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16/12/2010

Le deuxième Congrès national d’ "Alliance pour la Santé"

 

alliance-pour-la-sante copie.jpgJe dois préciser que Jacques Valentin est l'auteur principal de cette note. Je n'y ait participé que très modestement...

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Une analyse de Jacques Valentin http://gestionsante.free.fr/2econgresalliancepourlasante....  et de Jean-Daniel Metzger (http://silicium.blogspirit.com)

Nous avons tous deux une connaissance ancienne des médecines complémentaires et naturelles, au développement desquelles nous sommes favorables, tout en ayant des parcours et expériences forts différents. Nous sommes sans conflits d'intérêts. Compte tenu de nos réserves et de nos inquiétudes partagées portant tant sur les objectifs que peut se fixer Alliance pour la Santé que sur le parcours de certains de ses dirigeants il nous a semblé utile de mettre en commun nos analyses sur cette question afin de leur donner plus de poids et d'en assurer une plus grande diffusion.


Alliance pour la Santé : Une association en plein développement

Le 16 et 17 octobre 2010 s'est tenu le 2e Congrès national d’Alliance pour la Santé. Il s’agit d’une organisation assez récente qui semble avoir le vent en poupe. Que vaut-elle et qui la dirige ?

De nombreuses associations, des particuliers et des praticiens de santé rejoignent ces temps derniers une nouvelle structure dénommée « Alliance pour la Santé » de création récente qui vient de tenir son deuxième congrès, qui suit celui de sa fondation fin 2009. L’alliance est également fortement soutenu par plusieurs titres de la presse santé ou écologique, comme en témoigne la plaquette support du dernier Congrès :

http://www.alliance-pour-la-sante.com/pdf/Programme_congr...
Des responsables de revue sont même dans les instances dirigeantes, comme Alexandre Imbert, directeur de la publication des revues « Pratiques de Santé », « Plantes & Santé », «Quelle Santé » et «Principes de Santé» et Pierre Andrillon éditeur de Votre Santé.


Il n'existe pas vraiment d'organisation fédérative représentative dans le domaine des médecines complémentaires et des pratiques de santé naturelles en France et il est évidemment très tentant de regrouper les efforts pour peser efficacement et donc de rejoindre une telle organisation. Mais il faut évidemment bien savoir à qui on a affaire avant de s'engager dans ce type de regroupement. Diverses associations sérieuses risquent de vouloir adhérer à Alliance pour la Santé et nous avons donc jugé important d'évaluer cette nouvelle organisation.

Le rôle de Jean-Marc Governatori dans le lancement d’Alliance pour la Santé

Cela ne commence pas bien car un certain Jean-Marc Governatori a été étroitement associé au lancement d'Alliance pour la Santé. C'est un ancien chef d'entreprise recyclé dans la politique avec un programme centré sur la santé alternative et l'écologie, thèmes qu'il tente d'utiliser pour sa carrière personnelle. C'est un personnage à l'ego considérable qui a coutume de profiter des gens bénévoles et qui essaie de ratisser large.

Ce personnage ne nous est pas inconnu. Il avait cherché à embaucher un des rédacteurs de cet article [Jean-Daniel Metzger de http://silicium.blogspirit.com]comme "nègre" dans le cadre d'un contrat aidé pour produire l'un de ses bouquins. Lequel a refusé tout net ! Ce comportement est typique de ces personnages sans idées personnelles bien définies et qui se font faire des programmes clé en main par des bénévoles plus compétents qu'eux qu'ils vont ensuite vendre aux élections avec un bagou de représentant de commerce. On a bien tort d'être ensuite surpris de leur versatilité en terme de stratégie ou même de programme, au gré des opportunités politiques.

La trajectoire politique de GOVERNATORI est déjà bien remplie et nous ne reprendrons que quelques épisodes récents.

Aux élections législatives de 2007, il présente des candidats à peu près partout en France avec son parti La France en action en tentant en particulier de s'appuyer sur le mouvement de la santé alternative. Les milieux politiques dirigeants français, probablement inquiets à l'idée qu'il s'implante durablement dans le paysage politique français en obtenant plus de 1% des voix et le remboursement de ses frais de campagne, font monter à l'assaut contre lui le député Georges Fenech, un représentant de la droite dure qui s'est fait autrefois comme magistrat une réputation dans la lutte contre les sectes, ce qui lui sert à masquer ses véritables idées politiques réactionnaires. Fenech accuse le parti de Governatori d'avoir des liens avec divers mouvements sectaires. Lancée dans les derniers jours de la campagne, pour empêcher toute contre-attaque, l'accusation, reprise avec zèle dans tous les médias, fait mal et fait certainement perdre nombre de voix aux candidats de La France en action, et en tout cas le mouvement fait moins des 1% nécessaires pour se faire rembourser sa campagne. Plus que d'accointances sectaires proprement dites, c'est le "ratisser large" de Governatori dans les milieux écologiques et santé alternatifs les plus divers qui lui aura fait du tort. Mais le coup tordu organisé contre son parti ne doit pas pour autant le faire passer pour un personnage recommandable.

Pour la petite histoire l'élection de Fenech a été invalidée et il a été déclaré inéligible pour un an, les comptes de campagne de cet ancien magistrat n'étant pas conforme à la loi... Vraiment pas de chance ! Pour le caser quelque part après ce fiasco, on n'a rien trouvé de mieux que de le nommer... à la Miviludes le bras armé de l'Etat dans la lutte contre les sectes ! Fort logique comme récompense, en tout cas selon les critères du marigot politique français, au vu de son récent fait d’arme. Lire les bios de Fenech et Governatori sur Wikipedia pour plus de détails.

Suite à un nouveau virage politique de Governatori, destiné probablement à le sortir de l’isolement politique, celui-ci a rapproché son organisation de celle des écologistes d'Antoine Waechter de Mouvement écologiste indépendant et de Génération Ecologie au sein de L'Alliance écologiste indépendante dont il est devenu un des trois co-présidents. Cette mouvance est politiquement proche du centre droit par opposition aux écologistes proche du parti socialiste (et qui sont beaucoup plus puissants politiquement). C’est dans cette mouvance que Borloo s’est donné une image écologique via Génération Ecologie et qu’Antoine Waechter a appelé à voter pour François Bayrou aux dernières présidentielles. Bref une feuille de vigne écologiste en réserve pour la droite comme les écologistes de gauche le sont pour les socialistes.

Ils "réfléchissent" ensemble en ce moment à mettre une personnalité "de poids" sur orbite politique pour les prochaines présidentielles. Peut-être Brigitte Bardot ? Mais d’autres « vedettes » seraient aussi en lice. On voit qu'à l'Alliance Ecologiste Indépendante ça cogite dur :
http://www.alliance-ecologiste-independante.fr/brigitte-b...
Selon Le Figaro du 8/11/2010, cette brillante proposition aurait été annoncée sans concertation par M. Governatori. Du coup Génération Ecologie a quitté l'Alliance écologiste indépendante qui perd ainsi une de ses trois composantes :
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/08/97001-201011...

Inquiétudes diverses sur le rôle de Governatori dans Alliance pour la Santé

Tout cela est assez pitoyable, mais revenons à Alliance pour la Santé. Tout le monde ne souhaite pas rejoindre le mouvement, ou plutôt certains l'ont déjà quitté. Jean-Marie Mora, le président de la Ligue Nationale Pour la Liberté des Vaccinations qui a la tête sur les épaules et beaucoup d'expérience, a publié une mise en garde à propos de Governatori et d'Alliance pour la Santé qu’il a quitté avec quelques autres peu de temps après sa création :

 http://www.infovaccin.fr/mise_au_point.html


Ces mises en garde vont bien dans le sens de ce que nous venons d'écrire sur Governatori.

Bien que Governatori soit actuellement en retrait, en tout cas en terme de communication, sur le site d'Alliance pour la Santé, où il apparaît modestement en tant que membre consultatif dans l'organigramme,
http://www.alliance-pour-la-sante.com/organigramme.html
il était très présent au colloque de lancement en 2009 comme l'illustre le compte rendu de Votre Santé et de l’AGNVS:
http://www.votre-sante.com/suite.php?dateedit=1259145599
http://www.alliance-pour-la-sante.com/la-lettre-de-lagnvs...

Le journaliste indépendant Jean-Luc Martin-Lagardette qui a une bonne connaissance des questions de santé alternatives s’est posé des questions assez similaires aux nôtres sur les liens entre Governatori et Alliance pour la Santé. Il a écrit récemment : « si ce nouveau réseau se veut « citoyen et apolitique », comment expliquer le soutien que lui apporte J.-M. Governatori, président d’un parti politique ? Est-ce de sa part un soutien passager, le temps que le mouvement acquière son autonomie ? Ou est-ce pour M. Governatori un tremplin pour rebondir en utilisant une vague porteuse après ses échecs électoraux, comme le lui reprochent notamment la Ligue nationale pour la liberté de vaccination (LNLV), le docteur homéopathe Martine Gardénal et l’écrivain Sylvie Simon, qui l’avaient accompagné un moment ? »

http://www.carevox.fr/sante-naturelle-57/article/alliance...

Il faudrait prendre du temps pour cerner le profil de certains autres membres d'Alliance pour la Santé, mais outre Governatori il est à craindre que l'organisation comporte d'autres personnages tout aussi opportunistes et que tout cela puisse se payer assez cher à la première difficulté où dès qu'il faudra défendre des positions de principe.

Des personnes provenant de la MILCT (Mouvement international pour le libre choix thérapeutique) font partie des instances dirigeantes d’Alliance pour la Santé :

La MILCT est une association ancienne et à priori sérieuse... L’adhésion de membres d’une association à une autre plus importante et plus efficace n’a rien de critiquable en soi, c'est en fait un des buts d'Alliance pour la Santé que d'effectuer ce type de regroupement, mais mérite néanmoins que l’on s’y arrête du fait de certains positionnements de la MILCT que nous allons évoquer et de la présence de certains membres ou proches dans le cercle dirigeant d'Alliance pour la Santé.

Provenant de la MILCT on trouve d'abord Pierre-Yves Maignan (président de la MILCT, au comité de pilotage d’Alliance pour la Santé) et Isabelle Robard une avocate spécialisée de longue date dans la défense des médecines alternatives (très souvent citée en relation avec la MILCT), qui est membre consultatif et une des porte-paroles d’Alliance pour la Santé. On pourra lire son portrait en 2003 par Biocontact repris par un autre site avec une référence appuyée à la MILCT :

http://www.coordiap.com/press15.htm

On trouve aussi des interviews audio vidéo récentes qui s’en tiennent le plus souvent à des généralités sur le libre accès aux médecines non conventionnelles en France et à l’étranger :

http://www.lepost.fr/article/2010/03/04/1971041_medecines...

Lors d’un débat sur l'alimentation et la restauration où elle évoque un ouvrage qu’elle a co-écrit en 2004 avec Thierry Souccar, un spécialiste reconnu et respecté de la nutrition et de la complémentation, « Santé, Mensonges et Propagande » :

http://www.dailymotion.com/video/xc3bcv_maitre-isabelle-r...

Son apparition lors du dernier Congrès d’Alliance pour la Santé pour quelques propos très généraux :

http://www.ouvertures.net/portail/l_id.asp?doc_id=388

L'un des rédacteurs de cet article [Jacques Valentin de Gestion Santé] se souvient avoir découvert avec intérêt, il y a au moins une dizaine d’année, les analyses juridiques d’Isabelle Robard dans un magazine santé où elle tenait rubrique. L’absence de culture juridique dans les milieux de la santé alternative était flagrante et cet éclairage, nouveau à bien des égard à l’époque, semblait aussi utile que pertinent. Il a du vite déchanter en ce qui concerne Me Robard au fur et à mesure que ses propres connaissances augmentaient sur différents sujets santé et que le discours de Me Robard restait à bien des égards inchangé et de plus en plus en décalage par rapport au développement de la législation notamment au niveau européen. Elle donne encore aujourd’hui, par exemple, une importance qui nous semble vraiment démesurée à une résolution du parlement européen de 1997, alors que ce type de vote contrairement aux directives européennes n’a aucune valeur contraignante ou structurante et surtout que de nombreux autres textes d’une toute autre importance et très problématique ont été votés par l’Europe :
http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=138.

Nous ignorons si Me Robard a fait partie du bureau de la MILCT a été simple adhérente ou expert juridique extérieur… mais elle est visiblement un expert juridique reconnue pour la MILCT et Maignan la cite régulièrement comme faisant autorité sur les questions juridiques en rapport avec les médecines complémentaires et le droit de la santé qui s’y rapporte.

La MILCT n’ayant pas de site Internet et faute d’avoir en main leurs brochures d’informations, il est difficile de savoir si d’autres membres en vue de la MILCT figurent dans les nouvelles instances dirigeantes d’Alliance pour la Santé. La brochure n°11 que nous avions consulté il y a quelques années annonçait une diffusion gratuite, qui nous avait semblé énorme, auprès d’un millier de leaders d’opinion ! Peut-être une exagération, mais qui reflétait probablement un financement par de généreux donateurs, dans ce cas en général des entreprises, plutôt que par les cotisations des adhérents, la brochure sans être luxueuse étant de qualité professionnelle. Curieusement il ne reste pas grand chose de ce glorieux travail d’information sur Internet mis à part un travail intéressant sur la légalisation de l’ostéopathie et des prises de position ultra discutable sur les compléments alimentaires.


La MILCT semble en effet avoir fait un travail utile dans le domaine de l'ostéopathie même si nous n'avons pas d'information de première main sur leur action pour en évaluer la pertinence et l’utilité en toute certitude :
http://www.cnosteo.com/usagers/milct.html
Cette précision sur l’ostéopathie pour ne pas avoir l'air de noircir délibérément et comme à plaisir le tableau, compte tenu de ce qui suit où nous sommes très critiques à l'égard de la MILCT.

En effet dans un autre domaine, qui a une énorme incidence dans le domaine des médecines complémentaires, les prises de position de la MILCT se sont révélées particulièrement néfastes, il s'agit de la réglementation européenne des compléments alimentaires.

Un rappel historique s'impose sur les évènements et les polémiques ayant entouré la directive européenne de 2002 sur les compléments alimentaires. Cela va nous faire remonter jusqu’en 1994 pour vraiment situer les enjeux et perspectives ainsi que les positions des uns et des autres sur ces questions fondamentales.

Le site de l'un d'entre nous Gestion Santé a souvent évoqué la directive européenne de 2002 sur les compléments alimentaires et le coup terrible qu’elle a porté à la libre mise à disposition de compléments alimentaires de qualité et à la circulation des compléments alimentaires en Europe et entre l’Europe et USA. Avant la directive chaque pays avait sa législation, allant de très libérale à très répressive, avec évidemment la France comme championne de la répression, on s'en serait douté ! Mais la libre circulation des produits en Europe permettait progressivement, notamment via Internet, aux européens et aux français de se fournir partout en Europe, les pays les plus libéraux servant souvent de porte d'entrée aux produits venant des USA. Aux USA le marché était parvenu à maturité bien avant l'Europe, suite à la mise en place du "Dietary Supplement Health & Education Act" de 1994 qui a libéralisé le secteur qui s'est alors très fortement développé. Cela a permis d'avoir des produits à la pointe de l'innovation dans tous les domaines, avec des dosages adéquats en composants actifs utiles à la santé et avec un remarquable rapport qualité - prix, le marché étant très concurrentiel. En terme de santé publique, le résultat est excellent, il y a très peu d'accidents, les compléments alimentaires sont des produits très surs qu'il n'y a pas besoin de sur-réglementer, on a maintenant 16 ans de recul pour en témoigner.

Dans tout autre secteur économique les américains auraient mis une pression énorme pour que les européens adoptent des dispositions copie conforme de la législation américaine pour pouvoir y exporter leurs produits et bénéficier de la maturité de leur marché par rapport à celui des européens. Ce n'est pourtant pas ce qui s’est produit, car rien n'est simple dans le domaine des compléments alimentaires. Les multinationales américaines et européennes du médicament n'ont en fait jamais accepté la législation américaine de 1994 qui fait peser une énorme menace sur leur système de profitabilité. Ce sont des mastodontes économiques par rapport auxquelles les plus grosses sociétés de compléments sont des lilliputiens. Les firmes pharmaceutiques tremblent à l'idée que la complémentation nutritionnelle ne soit intégrée à terme dans la pratique médicale courante et ne vienne désintégrer les pratiques de prescription dans le domaine des pathologies chroniques et dégénératives qui mettent en avant des médicaments hors de prix et souvent mal évalués, lesquels provoquent de nombreux effets secondaires, sans avoir le plus souvent un intérêt thérapeutique évident. Une utilisation générale et bien conduite de la complémentation alimentaire selon des protocoles ad hoc balayerait du marché une bonne partie des médicaments actuels, souvent parmi les plus lucratifs. Pour l'instant les firmes pharmaceutiques, qui façonnent très largement les pratiques médicales et les règles de prescription au niveau international, ont réussi à cantonner la complémentation dans le champ d'une pratique de santé privée, en automédication, ou préconisée par des naturopathes et quelques médecins innovants mais pour l'hôpital et dans le domaine des préconisations générales en matière de soins pour la population, le verrouillage reste quasi complet au profit des médicaments traditionnels.


La législation US de 1994 a été obtenue suite à un heureux concours de circonstance, en profitant de la brève parenthèse "libérale" du début de règne de la première présidence de Bill Clinton avant que celui-ci ne s'aligne sur les dictats des multinationales. Depuis les multinationales de la santé redoublent de vigilance et surveillent de près la réglementation internationale pour bloquer autant que possible toute libéralisation des compléments nutritionnels et elles cherchent à remettre en question l'équilibre existant chaque fois qu’une opportunité le permet.

La directive européenne de 2002 (qui ne concerne sous sa forme actuelle que les vitamines et les minéraux) en porte la marque. Elle est diamétralement opposée aux dispositions américaines de 1994 car les produits européens pour être autorisés doivent être inscrits sur une "liste positive". Une "liste positive" est une liste restrictive listant nominativement les éléments minéraux et vitaminiques autorisés et les formes chimiques sous lesquels ils peuvent se présenter (c.a.d. les types d'extraits, les sels chimiques autorisés, etc.). Tous ce qui n'est pas sur la liste est interdit de commercialisation (avec une date limite de retrait fixée au 31/12/2009 pour les produits non conformes existant en 2002) ! La liste initiale de 2002 était pleine d'omissions. Il aura fallu 8 ans pour avoir une liste qui intègre à peu près toutes les vitamines et des minéraux existant, mais très incomplète encore pour les formes chimiques autorisés, alors que nous avons dépassé la date limite de retrait des formes précédemment en circulation. C'est l'inverse quasi parfait de la législation US où tous les produits naturels et les extraits standardisés, avec des dosages libres, sont autorisés à priori et assimilés à des produits alimentaires. Les interdictions doivent être fondées sur la preuve d'une toxicité amenée par la Food and Drug Administration. Cette inversion de la preuve est fondamentale, car elle permet de mettre sur le marché une multitude de produits et de dérivés de ceux-ci et limite au maximum les frais de dossiers pour les fabricants qui peuvent donc réagir rapidement en terme d'innovation. Cela permet aussi à de nombreuses PME innovantes de se lancer sur le marché et de créer un marché animé et concurrentiel et une baisse régulière des prix.

Avec une liste positive c'est vraiment la catastrophe. Tout lancement d'une simple nouvelle formule chimique prend des années, les frais de dossiers sont ruineux, et l'entreprise lançant le produit paye pour ses concurrents (en l'absence de protection par le brevet en matière de compléments alimentaires), les délais sont interminables, les décisions sont marquées par l'arbitraire, etc. etc. Par ailleurs la directive initiale ne prévoyait pas de procédure de demande bien définie pour l'enrichissement de la liste positive et les procédures concernant les dosages (qui ne sont toujours pas finalisées) s'annoncent également très restrictives, selon le pseudo principe de sécurité du consommateur. On risque donc d’avoir des dosages se rapprochant de ceux qui peuvent être obtenus par l’alimentation, autrement dits très faibles (en particulier pour les vitamines ou des effets santé intéressants nécessitent des prises à plusieurs fois les apports alimentaires).

Les tentatives de contestation de la directive de 2002

Faute d'organisation des consommateurs, des praticiens et des entreprises dans le domaine du complément alimentaire au niveau européen avant 2002, les réactions ont été tardives. Des regroupements comme l'ANH, Alliance for Natural Health (http://www.anh-europe.org), se sont néanmoins créés en Angleterre pour tenter de faire barrage à la directive en l'attaquant en justice. C'est une procédure rare car coûteuse et surtout utilisée par les Etats et les grosses entreprises, pour des raisons financières. Cela montre qu'ANH avait dépassée une masse critique en terme d'organisation et de moyens financiers.

L'annulation de la directive aurait rétabli la situation initiale : chaque pays aurait eu sa législation spécifique et les produits américains auraient continués à bénéficier de portes d'entrée sur le marché via les pays les plus libéraux. Les consommateurs mieux organisés au niveau européen, auraient pu peser de tous leurs poids sur une nouvelle rédaction de la directive et obtenir une version beaucoup plus libérale, surtout après le camouflet d’une annulation de la directive dans un tel contexte. Malheureusement l’ANH n’a pu obtenir que des adaptations, dont certaines très importantes, de la directive à l’occasion du jugement.

La MILCT monte au créneau pour décourager consommateurs et fabricants de soutenir la position de l'ANH 

Or cette stratégie a rencontré à l’époque un virulent contre-feu en France qui visait clairement à ce que les consommateurs et les fabricants français ne s'alignent pas sur les positions d'Alliance for Natural Health.

Et devinez qui s'est chargé de s'extasier devant la directive européenne et de défendre l'indéfendable ? Tiens ! c'est Pierre-Yves Maignan en tant que président de la MILCT !
http://www.naturemania.com/naturo/compalim.html
Maignan concluait son article par "En conséquence de tout cela, vous constaterez que non seulement les compléments alimentaires ne sont actuellement aucunement menacés par l'Union européenne mais qu'en plus l'Europe communautaire est un formidable levier pour contraindre la France à enfin tenir compte des compléments alimentaires ne bénéficiant pas actuellement de textes adaptés et aboutissant à un terrorisme juridictionnel qu'elle fait subir aux fabricants, distributeurs et même aux magasins de diététique." (notre souligné)

Au vu de nos explications précédentes concernant la différence entre le marché US et le marché Européen régulé par la directive de 2002, on comprend ce que valait la prise de position de Maignan qui visait à cautionner le principe de la liste positive.

Des français, dont l'un de nous [Jacques Valentin] organisés dans l'ADSNB, une association de défense de l'accès aux compléments, aujourd'hui disparue, ont tenté à l'époque de faire changer de position la MILCT en lui signalant l'incohérence de ses positions. Nous espérions encore dans une démarche constructive pouvoir regrouper nos forces avec celles de la MILCT pour aller dans le bon sens et peser utilement :
http://gestionsante.free.fr/milct.htm

Mais Maignan n’a pas cherché à rapprocher les positions et a au contraire décidé de contre-attaquer montrant qu'il défendait des positions essentielles diamétralement opposées aux nôtres et que sa prise de position initiale ne constituait en rien une maladresse :
http://www.naturemania.com/naturo/compalim2.html

Il nous y répondait "point par point" disait-il... sans nommer ses adversaires ni permettre de lire leur argumentaire (on n'est jamais trop prudent)...

Maignan s'est fait dans ce second texte l'avocat de la liste positive des compléments alimentaires, des modalités prévues pour la compléter et ne s'inquiétait absolument pas des limites supérieures de sécurité qui seraient fixées pour les vitamines et minéraux. Non vraiment pour lui tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. On lui avait d’ailleurs confirmé « en haut lieu » le caractère libéral de la directive et vraiment il ne fallait rien redouter de la bureaucratie et de la paperasserie européenne. Il fallait faire confiance et voir venir :

"Cette liste limitative de vitamines et minéraux annexée à la directive du 10 juin 2002 est une liste limitative provisoire puisqu'elle peut être enrichie à partir de requêtes spécifiques en vue de l'insertion de nouvelles substances à l'annexe II de la même directive. En conséquence, cette liste sera régulièrement mise à jour sur la base des demandes formulées par les parties intéressées. Encore faut-il que des dossiers aient été déposés afin de savoir s'il y a de réelles difficultés ! (...) En conséquence, comment est-il possible d'affirmer que les coûts de ces demandes sont très élevés alors qu'aucun dossier n'a été déposé, y compris par les plaignants, et qu'il nous a été confirmé officiellement que les coûts n'avaient rien d'exorbitants ? Concernant les dosages de vitamines et minéraux en question, comment peut-on affirmer que "les dosages des limites supérieures pourront être fixés de façon discrétionnaire et probablement à des niveaux très bas", alors que ces dosages ne sont toujours pas fixés à ce jour et qu'ils le seront sur la base également des dossiers présentés par les laboratoires concernés par la fabrication des compléments alimentaires." (les soulignés sont de Maignan)

En réalité les frais pour ajouter un produit à la liste sont élevés car il faut présenter diverses études de toxicologies, des études concernant l'assimilation du produit, etc. Donc des frais de recherches dans certain cas, payer des spécialistes, compiler les données, les présenter au mieux et c'est le fabricant qui présente le dossier qui finance l'entrée du produit sur le marché pour la concurrence. Super motivant comme on peut l'imaginer, surtout pour des PME ! Quand aux limites supérieures de dosages contraignantes, si elles ne sont pas toujours fixées au niveau européen, il est important de savoir que ANH, précédemment cité, lutte pied à pied pour faire changer les méthodologies de définition du risque qui en l'état actuel nous annonce des dosages faméliques pour les compléments alimentaires :

http://www.anh-europe.org/campaigns/risk-assessment

L’existence même du principe qu'il faut fixer des limites de sécurité a déjà permis au gouvernement français de fixer, en attendant les règles européennes et en toute légalité, des limites supérieures dérisoires pour de nombreuses vitamines qui obligent à reformuler les produits spécifiquement pour le marché français pour les fabricants qui souhaitent rester dans la légalité. Quel beau résultat en terme d'accès aux compléments et de libre circulation, 8 ans après le vote de la directive ! 

Et encore, heureusement que suite au procès mené par ANH la Cour Européenne de Justice a quasiment réécrit une partie de la directive pour prévoir les modalités d'enrichissement de la liste positive pour la rendre transparente, augmenter les produits éligibles et limiter au maximum les coûts de dépôts des dossiers et imposer toutes ces modalités à la Commission Européenne. Tout cela a limité la casse. Si on était resté en l'état initial de la directive, c'était la catastrophe !
http://gestionsante.free.fr/recours%20CEJ.htm

La directive sur le médicament de 2004.

Vers cette époque l'ANH et les français de l'ADSNB étaient également montés au créneau, en 2003, sur une autre question, pour tenter de faire modifier une nouvelle directive européenne sur le médicament car celle-ci brouillait gravement la frontière entre médicaments et compléments alimentaires et risquait de faire basculer à nouveau les compléments dans les médicaments et d’aboutir à de nouvelles interdictions :
http://gestionsante.free.fr/PEStrasbourg_gf2.htm

Comment Maignan se positionnait-il par rapport aux menaces que la Directive sur le médicament faisait peser sur les compléments alimentaires ? Et bien pour lui il n'y avait aucune menace et tout allait à nouveau pour le mieux dans le meilleur des mondes :

"Nous confirmons qu'un seul et unique texte réglemente les compléments alimentaires. Ce qui était différent auparavant puisque seul le droit relatif à la définition du médicament s'appliquait étant donné qu'il n'y avait pas de textes spécifiques du complément alimentaire. Le code communautaire du médicament a été modifié avec une nouvelle définition du médicament qui permet justement d'éviter les conflits de textes en permettant à un produit entrant dans le champ juridique du complément alimentaire de ne pas tomber dans celui du médicament. L'objectif est d'éviter du contentieux au niveau communautaire à ce sujet, compte tenu du grand nombre de plaintes déposées à Bruxelles sur ce thème." (les soulignés sont de Maignan).

Nous avons aujourd'hui un peu de recul et nous pouvons donc mieux évaluer les capacités prophétiques de Maignan. Or justement Gestion Santé a fait récemment le point sur l'évolution catastrophique de la réglementation sur les compléments alimentaires en France à nouveau étranglés... grâce à la directive européenne sur le médicament transposée telle quelle en droit français :
http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0510.htm#23_0...
"Il en ressort que la Cour de Cassation exigerait désormais une application extrêmement pointilleuse de la notion de médicament par fonction et de médicament par présentation sans tenir compte du fait que le produit figure ou non par ailleurs dans la liste positive de la directive européenne sur les compléments alimentaires sur les vitamines, minéraux et oligo-éléments ou dans le décret de 2008 autorisant la vente de nouvelles espèces de plantes médicinales en dehors des pharmacies."

Vraiment de bon conseil ce M. Maignan. Tellement perspicace que quand il vous indique la droite vous pouvez tourner à gauche sans quasiment risquer de vous tromper !

Et voyons maintenant les plantes.

M. Maignan donne d'abord une information exacte en disant à propos d'une directive du 31 mars 2004 que :
"cette directive récente sur les plantes concerne les AMM allégées en matière de plantes bénéficiant d'un usage traditionnel compris entre 15 et 30 ans. Ce texte européen est le pendant de la réglementation française sur les AMM allégées datant de 1982."

Autrement dit, elle concerne le secteur des médicaments et pas celui des compléments alimentaires. Mais au lieu de s'inquiéter de ce que cette nouvelle directive risque de médicaliser les plantes en les sortant du domaine du complément alimentaire pour les faire entrer via une procédure simplifiée dans celui du médicament et que cette directive va à terme entrer en collision frontale avec la distribution des plantes en compléments alimentaires, Maignan écrit au contraire immédiatement après :
En conséquence, cette directive plantes n'a strictement rien à voir avec les compléments alimentaires. Pour votre information, une directive probablement spécifique ou qui viendrait compléter la 2002/46 devrait être prise en vue d'intégrer les plantes dans les compléments alimentaires mais n'ayant rien à voir avec celle dont vous parlez. (les soulignés sont de Maignan).

Evaluons une nouvelle fois les capacités prophétiques de M. Maignan. Justement Jean-Daniel Metzger s'est tout récemment inquiété de cette même directive sur les plantes :
http://silicium.blogspirit.com/archive/2010/10/17/fausse-...
Il en ressort que cette directive va avoir deux effets : 1) bloquer l'entrée des pharmacopées étrangères (ayurvédiques et chinoises notamment) dans l'Union Européenne car elles ne pourront revendiquer un usage traditionnel ancien en Europe pour passer en procédure simplifiée dans la pharmacopée et 2) étouffer à terme le marché des compléments alimentaires car toutes les plantes autorisés auront de toute façon un statut légal renforcé en tant que médicament et seront pourchassées par les pouvoirs publics si elles sont vendues comme compléments. C'est déjà le cas en France où la Cour de Cassation (voir nos remarques ci-dessus) vient de facto d'annuler l'extension réglementaire de la liste des plantes pouvant être vendus en dehors des pharmacies, qui était intervenue en 2008. Quand à l'ajout des plantes dans la liste des compléments alimentaires de la directive européenne, rien n'est prévu dans ce domaine contrairement à ce qu'indiquait le toujours si rassurant et si bien informé M. Maignan il y a quelques années...

Rien d'étonnant à cela, car la Commission Européenne ne veut surtout pas que la directive de 2002 repasse au parlement européen, alors qu'il serait logique de l'étendre à de nouvelles catégories de produits en dehors des vitamines et minéraux. En effet les consommateurs nettement mieux organisés qu'à l'époque risqueraient d'obtenir des députés une version plus libérale de la directive initiale à l'occasion de son réexamen !

Donc voilà le portrait de Pierre-Yves MAIGNAN qui est aujourd'hui un des "pilotes" de Alliance pour la Santé. Comment comprendre ses prises de position sur la directive sur les compléments alimentaires ? Il faut revenir au passage de sont texte que nous avons déjà cité :

"... en plus l'Europe communautaire est un formidable levier pour contraindre la France à enfin tenir compte des compléments alimentaires ne bénéficiant pas actuellement de textes adaptés et aboutissant à un terrorisme juridictionnel qu'elle fait subir aux fabricants, distributeurs et même aux magasins de diététique. C'est pour cette raison que la France prépare une réforme en faveur des compléments alimentaires."

En fait Maignan se positionne en défenseur des intérêts à court terme des fabricants et des distributeurs français de compléments dont il se faisait le porte parole. Les fabricants et des distributeurs français ont eu les reins brisés par des décennies de harcèlement administratif mené par l'Etat au bénéfice des intérêts de l'industrie pharmaceutique. Ils sont aux abois et terrifiés par l'Europe et encore plus par les USA dont les fabricants vont leur tailler des croupières si le marché se libère sur la base des critères US. Ils distribuent leurs produits sous-dosés aux prix de l'épicerie de luxe pour se faire de l'argent rapidement dans un marché instable et plein de chausse-trapes, particulièrement dissuasif pour les stratégies d’investissement à long terme. Mais voilà M. Maignan qui leur promet grâce à l’Europe la stabilité et la légalité qu’ils attendaient tant et dans un cadre qui va peu changer leurs habitudes et la nature des produits qu'ils distribuent déjà !

Mais il faut aussi le dire clairement, les fabricants et distributeurs français de compléments alimentaires et leurs représentants défendent des intérêts qui ne sont malheureusement en rien ceux des consommateurs ! Les intérêts des consommateurs sont en fait contradictoires à leurs intérêts, car défendre le consommateur en autorisant la libre circulation de compléments alimentaires de qualité sur un marché unifié intégrant Union Européenne et USA, ce serait au fond faire le jeu de puissants concurrents étrangers et détruire l'industrie nationale des compléments. Alors ils choisissent des positions attentistes à court terme et celles que défend M. Maignan sont taillées sur mesure pour eux.

Voici donc les positions du président de la MILCT, s’exprimant en tant que tel et jamais contredit publiquement par d’autres membres ou amis de la MILCT et je pense ici notamment à Me Robard précédemment évoquée, experte supposée de ces questions et qui campe sur les mêmes positions, ainsi de ce texte où elle présente la transposition en droit français de la directive de 2002 comme « Une bonne leçon pour la France désormais obligée de respecter le libre choix nutritionnel et thérapeutique. » :
http://www.lanutrition.fr/communaute/opinions/point-de-vu...

Les positions de la MILCT ne correspondaient absolument pas aux intérêts à court, moyen ou long terme du citoyen français ou européen qui souhaiterait disposer de compléments biens dosés à un prix compétitif. C'est là pour nous l'essentiel. La situation du marché français où l'on paie des compléments beaucoup moins bien dosés couramment 3 fois plus cher qu'aux USA (je n'exagère malheureusement pas l'échelle multiplicative) et là pour en témoigner.

Voilà en tout cas une présentation pas franchement rassurante du rôle joué ces dix dernières années par la MILCT dans le domaine des compléments alimentaires. Or plusieurs têtes pensantes de la MILCT se retrouvent, semble-t-il, maintenant parmi les "pilotes" d'Alliance pour la Santé. Bref, gare au naufrage !

Le congrès qui vient de se dérouler le WE dernier a été ouvert aux "professionnels" qui assurent visiblement le financement.
http://www.alliance-pour-la-sante.com/congres-national-20...
A voir si l'indépendance peut-être préservée dans ces conditions... sachant que ces professionnels sont notamment les distributeurs de compléments alimentaires dont nous avons vu que, pour diverses raisons, leurs intérêts pouvaient être à certains moments en contradiction flagrante avec ceux du consommateur. L'adage populaire dit « qui paie commande » nous verrons ce qu'il en est...

Il n'y a évidemment pas que les compléments alimentaires qui relèvent des médecines complémentaires et du droit à la santé naturelle, mais c'est quand même un très gros morceau et il est très structurant pour le présent comme pour l'avenir. On nous dira probablement que tout cela remonte à plusieurs années, que les positions des uns et des autres ont pu évoluer, que des errements dans un domaine ne préjugent pas toujours du comportement dans d'autres, que la direction d'Alliance pour la Santé sera démocratique et consensuelle, que plusieurs responsables sont au-dessus de tout soupçon, que les nouveaux arrivants vont "relever le niveau", etc. etc.


N'oublions pas néanmoins qu’en matière de santé les questions sont d'une redoutable complexité et s’inscrivent dans la durée, l'aperçu – forcément très partiel malgré sa longueur – que nous avons fait à propos des compléments alimentaires en donne une idée. Mais le problème c'est que tous les sujets santé que devra prendre en charge Alliance pour la Santé renvoient le plus souvent à un même niveau de complexité, avec à chaque fois l'imbrication de questions juridiques, économiques, sociales, politiques, etc. s’inscrivant dans la durée. Il y a donc de fortes chances que les mêmes errements se reproduisent si les leçons du passé ne sont pas tirées et si des intervenants dont les orientations passées sont indéfendables et qui n'ont jamais fait la moindre autocritique, sont aux leviers de commande.

Nous devons vivre dans le monde tel qu’il est, mais nous devons nous battre pour le monde tel qu’il devrait être. Sinon quel est l’intérêt de se regrouper dans des structures comme Alliance pour la santé ? Certes, il ne s’agit pas de défendre des projets utopiques et fumeux mais à certains moments de véritables choix de société se dessinent comme pour les compléments alimentaires. Dans ce cas, et lorsqu’un modèle alternatif et fonctionnel au mode de régulation européen est pleinement opérationnel aux USA, que fait-on lorsque l’on défend au nom d’un pseudo réalisme un modèle sclérosé et bureaucratique comme celui que tente de nous imposer l’Europe ? On ne défend pas la santé alternative, on l’étrangle !

 

Alliance pour la Santé est doté d’une charte :

http://www.alliance-pour-la-sante.com/une-charte-pour-lal...

Celle-ci est respectable et suffisamment générale pour satisfaire tout le monde et faire consensus. Par contre l’alliance ne s’est dotée d’aucun programme et il n’y a pas de stratégie d’action définie sur un quelconque sujet à ce jour.

On imagine ce que pourrait donner un débat sur le programme à défendre en matière de compléments alimentaires au vu des informations que nous avons fournies dans ce qui précède. Jean-Marie Mora de la Ligue Nationale Pour la Liberté des Vaccinations pense aussi que la composition d’Alliance pour la Santé ne permettrait pas de défendre les positions de son association en matière de vaccination. Certes la LNPLV ne détient pas la vérité révélée, mais la remarque de la LNPLV souligne l’absence de programme au sein de l’Alliance et annonce les difficultés probablement insurmontables pour arriver à un consensus sur de nombreux sujets importants.

Et que va-t-il se passer en 2012, c'est-à-dire demain, quand il faudra se positionner pour la présidentielle puis les législatives et que Governatori et l'Alliance Ecologiste Indépendante  vont se faire plus présents et plus insistants (avec une « mise en orbite » d'un candidat pour la présidentielle projetée comme nous l’avons vu selon des modalités de pur marketing, reprenant les pires travers des partis politiques traditionnels) ?

Bon courage quand même, aux nouveaux arrivants à Alliance pour la Santé et bon courage surtout à ceux qui seront chargés des questions de programme et de stratégie !

Alerte à propos d'une menace d'interdiction de nombreuses plantes médicinales...

plantes-medicinales.jpg

L'alerte à propos du risque d'interdiction de certaines plantes médicinales n'en finit pas de faire des vague(lettes) sur le Net...

Rue89 entre dans la danse

Jacques Valentin me signale l'article suivant d'une députée européenne, Michèle Rivasi.

Voir http://www.rue89.com/michele-rivasi/2010/12/14/europe-mon...

Elle conclut elle aussi à la disparition en Europe de la possibilité de se procurer des remèdes  relevant de la médecine ayrvédique et de la MTC. A lire attentivement cet article qui avait déja suscité 140 commentaires lors de sa publication le 14 décembre...

Les producteurs ceuilleurs donnent leur avis  

Le Syndicat S.I.M.P.L.E.S., créé en 1982 en Cévennes, regroupe 80 producteurs-cueilleurs de plantes médicinales aromatiques, alimentaires, cosmétiques et tinctoriales, installés en zone de montagne ou dans des zones préservées. Un de leur représentant vient de s'exprimer sur son site à propos de la menace que fait courir la législation européenne visée dans cette note. Voir :

http://www.syndicat-simples.org/actualites/les-plantes-medicinales-bientot-interdites-dans-lue-propagande-desinformation-enjeux-de-pouvoirs-autour-de-herboristerie-en-europe 

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Un point très important est que le texte attaque indirectement et de façon pernicieuse ANH (Alliance for Natural Health). En effet Heidi Stevenson dans son article cite le Dr. Robert Verkerk de l'ANH a un moment donné, mais Thierry Thévenin se croit autorisé à poser la question de savoir si "Ce texte de Mme Heidi Stevenson, relayé par Alliance for Natural Health International (ANH) sur une multitude de sites Internet, ne serait-il pas un épisode maladroit de cette lutte ?


Or une recherche dans le site de ANH Europe ou ANH international ou ANH USA avec "Heidi Stevenson" via Google ne remonte aucun article ! Cherchez l'erreur ! En fait Stevenson cite ANH comme elle en a le droit mais cela ne signifie pas qu'elle a les mêmes idées qu'eux, ou encore qu'elle ait compris les positions d'ANH et encore moins que ANH propage ou soutient ses idées. Mais ces "nuances" dépassent visiblement Thierry Thévenin...

Les observations de ce représentant syndical (voir http://www.herbesdevie.com/swprod/produits.php3) sont assez affligeantes car on sent bien qu'il aurait plutôt tendance à faire confiance aux pouvoirs publics à l'origine des interdictions futures. Il déplore que la directive favoriserait en somme l'hégémonie de 3 cultures dominantes au niveau mondial, la phytothérpatie classique occidentale, l'indienne (ayrvédique) et la chinoise. Et ce au détriment des remèdes créaoles, berrichons, tibétains, nigériens, cévenols (sic). Ce faisant l'auteur oublie que la médecine tibétaine est un mixte d'ayrvéda et de MTC.

Or ce qui ressort de cette histoire c'est que précisément les plantes non européennes sont directement menacées d'interdit faute d'ancienneté suffisante de leur usage !

L'allusion aux traditions berrichones et cévenols dénote avec, quelque part, la mention d'une nécessité d'un respect écologique des plantes sauvages d'oeillères "corporatistes" qui se traduisent par un complet manque de discernement quand aux visées réelles de la directive européenne.

Et l'auteur en question se borne à limiter pour la renaissance du métier d'herboriste...

Ce à quoi deux intervenants lui ont fait remrrquer qu'il s'agit d'uneutopie et que le sort des herboristes a été définitivement réglé. Précisons qu'en France c'est le gouvernement de l'immonde traître que fut Pétain qui en a décidé en 1941 !

Le second commentateur a mis en relief que si en Angleterre, on a tendu à préparer les producteurs à l'échéance du 1 avril 2011, en France rien n'a été fait. D'où il résulte que beaucoup pourraient connaître une surprise très désagréable au printemps prochain.

 

On n'a sans doute pas fini de parler de cette histoire et je rappelle un lien intéressant : http://www.anh-europe.org/news/anh-press-release-anh-set-...

L'affaire est complexe. On y reviendra à l'occasion d'un post au sujet d'une organisation nommée Alliance pour la Santé qui est en préparation. En attendant je maintiens mon analyse en soulignant son caractère provisoire car il est sans doute un peu tôt pour envisager toutes les conséquences de ce qui se trame dans les coulisses. La seule chose sûre étant que les conséquences seront très négatives.

Au fond Thierry Thévenin "raisonne au ras des paquerettes"

Quand aux intérêts des producteurs cueuilleurs qui ramassent du thym et autres plantes d'usage traditionnels, il est bien possible qu'ils n'aient point trop de soucis à se faire, ce qui peut contribuer à expliquer en partie la légereté de Thierry Thévenin. Enfin une chose est sûre, il n'a strictement rien compris à la pièce qui se joue.

Analyse provisoire concoctée dans l'urgence 

Une alerte a été lancée par plusieurs sites dont http://newsoftomorrow.org/spip.php?article8816 indiquant que les plantes médicinales seront interdites à partir du 1 avril 2011 et soumises au même type d'autorisation de mise sur le marché que les médicaments.

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On pouvait croire à une fausse alerte car l'article avait été signalé en tant que Hoax mais ce n'est pas le cas...

Dans le première version de cette note, je soulignais que je n'avais pas trouvé mention de la date butoir de 2011, or elle existe sous la forme d'un délai de 7 ans après la publication de la directive du 31 mars 2004, modifiant la directive 2001/83/CE. Autant pour moi, je me suis trompé...

Il n'empêche que cette alerte est fautive pour plusieurs raisons, d'abord elle n'est pas du tout explicite des vrais problèmes et d'autre part ce n'est pas en lançant une pétition 6 mois avant l'échéance du couperet que l'on va pouvoir changer quelque chose.

Il est tout de même surprenant que des producteurs de plantes en gélules et des marchands comme les laboratoires Lebeau et la firme Dieti Natura n'aient point fait sonner le toscin plus tôt en essayant de prendre des mesure car si ce que l'on annonce devait se réaliser du jour au lendemain, ces firmes peuvent d'ores et déjà se préparer à mettre la clef sous la porte.

Voici le texte de la directive http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:...

Constitution du pharmacopée européenne

En somme si j'ai bien compris, il s'agit de créer une sorte de "pharcopée européenne" incluant toutes les substances médicinales d'origine végétales en les soumettant à une procèdure d'autorisation dite simplifiée consistant en un enregistrement sous la forme d'une monographie. Il n'est pas question d'essais cliniques etc...

  • Article 16 bis
    1. Une procédure d'enregistrement simplifiée (ci-après dénommée “enregistrement de l'usage traditionnel”) est instaurée pour les médicaments à base de plantes qui répondent à l'ensemble des critères suivants:

L'enregistrement simplifié est sujet à des limites et ne peut concerner que des plantes dont l'usage traditionnel est établi dans la CE d'assez longue date. Pour ce faire  la CE a prévu une "Agence". Encore un moyen de donner l'occasion à des "experts" plus ou moins inféodés aux labos de se remplir les poches...

Ce qui est menaçant c'est que l'usage à l'extérieur de la communauté (plantes ayurvédiques, amazoniennes etc...) ne pourra faire l'objet d'un enregistrement que si elle ont été utilisées

  • Les éléments bibliographiques ou rapports d'expert établissant que le médicament ou un produit équivalent est d'un usage médical au moins trentenaire avant la date de la demande, dont au moins quinze ans dans la Communauté. Sur demande de l'État membre auquel la demande d'enregistrement de l'usage traditionnel a été présentée, le comité des médicaments à base de plantes émet un avis sur la validité des preuves attestant l'anciennetéde l'usage du produit ou du produit équivalent. L'État membre transmet les pièces pertinentes à l'appui du dossier soumis au comité;

Qui doit faire la demande d'enregistrement ?

  • En vue de l'enregistrement de l'usage traditionnel, le demandeur introduit une demande auprès de l'autorité compétente de l'État membre concerné.

C'est là que le bât blesse, ce ne sont pas les états qui doivent prendre l'initiative de faire enregistrer leur propre pharmacopée mais, si j'ai bien compris, des particuliers ou des sociétés marchandes désirant vendre les plantes ou produits en question.

Toujours dans l'hypothèse où j'aurais compris (car avec les pervers qui fabriquent ce genre de loi il faut en général embaucher une armée de juristes spécialisés pour s'y retrouver dans ce genre de fatras), on se retrouve dans le même cas de figure qu'avec les compléments alimentaires. Deux laboratoires, l'irlandais et un labo belge, ont tenté de faire enregistrer le monométhylsilanetriol mais ils ont échoué.

Ce qui va se produire

Dans le meilleur des cas, une liste de plantes comparables à celles dont la vente est permise en France dans les boutiques de diététiques (plantes condimentaires ou utilisées en tisane de façon immémoriale) survivra mais encore faut-il qu'une organisation se charge de faire le nécessaire en vue de l'enregistrement.

Quant aux plantes chinoises, ayurvédiques, amazoniennes et à certaines huiles essentielles, elles vont disparaître du marché ou seront vendues exclusivement par Internet à partir de pays situés hors Europe.

Il faut bien comprendre que ceux qui voudraient prendre l'initiative de faire enregistrer certaines plantes exotiques seront condamnés à dépenser des fortunes sans être protégées contre la concurrence. Et comme personne n'aura pris l'initiative, la directive débouchera sur un vide sidéral !

Un résultat catastrophique

La directive part d'un bon sentiment celui, comme on l'a vue de s'entendre sur une pharmacopée végétale européenne comportant des monographies bien documentées attestant un usage traditionnel et ses conditions mais l'UE laisse l'établissement de ces enregistrements à la charge de particuliers de sorte qu'il risque de ne rien rester des possibilités végétales existantes.

On ne va sans doute pas faire la guerre à la sauge, au romarin mais c'en est probablement terminé des différentes ethnomédecines.

Elle ne demeureront accessibles qu'au prix de beaucoup de risques. Les marchands devront s'établir en dehors de l'Europe et au final le résultat obtenu sera à l'opposé des visées sécuritaires quauelle la directive est censée aboutir puisque n'importe qui pourra vendre n'importe quoi à partir de l'Inde de la Chine ou même des USA.

Mais le lobby pharmaceutique qui est à l'origine de ce complot sait ce qu'il fait. Il s'agit de mettre des bâtons dans les roues aux plus communs des mortels en faisant en sorte que les "résistants" y regardent en deux fois.

Le texte ne laisse aucunement supposer que les pharmaciens pourraient contourner la liste qui sera établie et c'est là que l'on mesure l'ampleur de l'interdit. On ne pourra même pas incendier quelques pharmacies en signe de protestation...

Avis sont partagés

On me fait remarquer qu'il s'agit d'un ajout à la directive sur le médicament et qu'on n'est donc pas dans le domaine des compléments alimentaires de sorte que la situation à cet égard resterait inchangée.

En ce qui me concerne, j'ai compris la directive comme exprimant une volonté de ramener dans le giron de la pharmacie toutes les plantes médicinales. Dans ce cas il faudrait s'attendre à voir disparaître certaines plantes. Sauf que la Suisse n'étant pas dans l'UE, Dieti-Natura garderait sa liberté. Mais pour combien de temps ? Il ne faut pas oublier que le laboratoire homéopathie Schmidt Nagel a été contraint de détruire ses souches anciennes de nosodes et de les remplacer par des souches complètement carbonisées et donc largement inefficace suite aux alertes concernant le prion et la maladie de la vache folle.

Selon un de mes correspondants on devrait donc à l'arrivée trouver davantage de médicaments de phytothérapie dans les pharmacies françaises car par ex. les allemands étant très portés sur les plantes médicinales ont du travailler à nourrir l'espèce de codex européen voulu pour les plantes.

Soit mais le marché des plantes s'est concentré, c'est Arkopharma et quelques rares autres qui vont tirer les marrons du feu avec des gélules hors de prix et la mauvaise réputation que traîne cette firme. Je rappelle qu'à une certaine époque on commercialisait de la merde importée de Chine et les jeunes de Carros presque tous employés de la firme était sujets à des problèmes allergiques. Je veux bien croire que de ce côté la situation a évolué favorablement mais il n'empêche que vendre 40 gélules 7,50 €uros c'est du vol.

Enfin quid des plantes chinoises, ayurvédique et Cie...

A supposer que pour les plantes européennes l'entrée en vigueur de la directive retoquée en 2004 ne change pas grand chose à la donne actuelle, des coupes sombres sont à craindre. Je rappelle qu'il faut au minimum 15 ans d'usage dans l'UE pour qu'une plante ait droit de cité.

La fin d'un monde

Il faut convenir que ce qui se prépare est particulièrement sinistre et que d'une certaine manière on a bien des raisons de prévoir une sorte de fin du monde (en fait une fin du monde tel qu'on le connaissait) pour 2012. Pas de choc avec un astéroïde mais un monde dominé et muselé par une oligarchie financière, à moins que le système économique ne s'écroule en débouchant sur une véritable barbarie. Il ne sera pas difficile d'en arriver là, il suffit en effet que les communications s'arrêtent brutalement et toute vie sera paralysée.

 

05/12/2010

Menaces sur l'huile d'olive bio ?...

oliveetiquette.jpgMon attention vient d'être attirée par un lecteur sur un changement de dénomination concernant l'huile d'olive. La mention première pression a froid à pratiquement disparu au profit d'une mention assez vague dictée paraît-il par la nouvelle légilsation européenne. Cette mention nouvelle, que je n'avais pas encore remarquée, précise seulement extraite à froid. reste à déterminer ce que cela signifie.

La mention prmeière pression a froid est devenue rare mais est-elle pour autant interdite comme on a tendance à le soutenir ? Sûrement pas et si on lui préfère la nouvelle formule c'est que vraisemblablement elle autorise des dérives.

Bref, la seule olive de première pression à froid que je trouve chez mon fournisseur vient de Tunisie. Les pays producteurs émergents parce qu'ils n'ont pas encore adopté les méthodes industrielles d'extraction vont sans doute devenir les derniers refuges d'huiles de qualité tandis que extraction à froid autorise toutes sortes de mélanges de provenance inconnue...

A noter que je n'ai trouvé aucune offre de première pression à froid chez Biocoop sauf pour les huiles obtenues à partir de graines.

J'ai extrait de la page suivante http://www.helleas.com/lire/article.php?rubid=104 les informations qui suivent :

Procédé discontinu ou système à presse

Broyage : Il est réalisé par des meules en pierre de granit. Elles tournent dans un bac dont le sol est également en pierre. Les meules utilisées pour le broyage sont légèrement décentrées par rapport à l'axe de rotation, ce qui accentue la possibilité d'écrasement des olives.

Malaxage : Des raclettes ramènent en permanence la pâte sous les meules qui jouent alors le rôle de malaxeuses. La pâte est obtenue au bout d'une demi-heure environ.
Séparation des phases : La pâte est placée en couche de 2 cm d'épaisseur environ sur des disques en fibre de nylon (les scourtins), eux-mêmes empilés les uns sur les autres autour d'un pivot central (appelé aiguille) monté sur un petit chariot.
L'ensemble est placé sur un piston de presse hydraulique qui permet de faire subir à la pâte une pression de l'ordre de 100 kg/cm2. La phase liquide s'écoule dans un bac. Le grignon reste sur les scourtins. Cette opération dure environ 45 minutes. Ensuite chaque scourtin est débarrassé de son grignon en le tapant comme un tapis.

Décantation : l'huile ayant une densité inférieure à celle de l'eau (0,920 g/litre) remonte à la surface. Il s'agit de la décantation naturelle. Cependant cette méthode n'est presque plus utilisée, en raison de sa lenteur et de la difficulté pour bien séparer l'huile de l'eau dans la zone de limite entre les deux fluides. Ce sont des centrifugeuses verticales à assiettes qui permettent aujourd'hui de séparer l'huile d'olive des margines.

Procédé continu ou système à centrifugation 

Broyage : Il est réalisé par des broyeurs mécaniques à disques ou à marteaux. Ces broyeurs peuvent travailler en continu, la pâte étant obtenue presque instantanément. 

Malaxage : La pâte est versée dans un bac en inox, dans lequel tourne une spirale ou une vis sans fin, également en inox.

Séparation des phases : La pâte malaxée est injectée par une pompe dans une centrifugeuse dont l'axe est horizontal. Cet appareil est appelé décanteur horizontal. 

Décantation : On utilise des centrifugeuses verticales à assiettes qui permettent de séparer l'huile d'olive des margines.

Est-ce la porte ouverte à des abus ?

Le procédé continu est évidemment un procédé industriel par rapport au système archaïque des meules de granit. Il permet davantage de rendement mais on peut se poser la question de savoir si l'huile obtenue par les nouveaux procédés dit "continu" ne procure pas une huile sujette à davantage d'oxydation.

Dans la région de Nice et particulièrement dans la vallée du Paillon où les oliviers constituent une richesse locale appréciable du fait d'une AOC particulière, il se murmure que l'huile obtenue avec les moulins aux nouvelles normes n'aurait plus les qualités gustatives de celles qui découle des meules de pierre. D'autre part, certains producteurs sont invités à laisser leur bac et n'ont pas accès à ce qui se passe, les apports des divers producteurs étant injectés en chaîne au bout du compte les huiles obtenues sont plus ou moins mélangées et peuvent être altérées par ce qui sort d'olives excessivement traitées.

D'autre part, je sais par des témoins oculaires qu'un grand domaine produit une huile prétendument bio. Le propriétaire exige le lavage du pressoir avant de confier ses olives mais on sait qu'il fait traiter ses arbres par des ouvriers portant une combinaison. Ca ne l'empêche pas de revendre sa camelote dans des magasins parisiens comme étant "bio". Il profite ainsi au maximum de la bonne réputation des olives niçoise (caillette)...

J'ajoute que j'ai cherché vainement en quoi pouvait consister le cahier des charges de la production d'olives bio. Tout le monde pense que l'on évite les engrais inorganiques et les pesticides. Mais peut-on encore obtenir des olives sans traitement chimique contre la fameuse mouche de l'olivier ? A Perinaldo on trouvait une olive vraiment bio parce que les oliviers, situés en altitude n'avaient pas besoin de traitement.

Bref, il y aurait toute une enquête à faire sur des questions que je suis obligé de laisser en suspens. Mais il est clair, une fois de plus, que tout fout le camp et que l'Europe se fout de notre gueule car ses technocrates sont à la solde des lobbys.

Commentaire

Cher Monsieur,
 
J'ai lu votre article sur l'huile d'olive et j'ai essayé de le commenter mais votre blog ne le permet pas. C'est pourquoi je me permets de vous écrire.

Il semblerait, selon les nouvelles recherches aux USA, que l'huile d'olive vierge en première pression à froid ne serait pas la meilleure.

En effet, la présence de chlorophylle en quantité importante produirait de l'oxygène, qui entraînerait une oxydation de l'acide linolénique  (du groupe oméga 3) qui en déminuerait les effets anti-oxydants.

Cet effet ne se produit évidemment qu'en présence de lumière (nécessaire à la synthèse d'O2 par la chlorophylle) mais le fait est que je ne connais pas d'huile d'olive première pression à froid vendue en France dans des bouteilles opaques

Il existe évidemment les bidons en métal mais ceux-ci sont difficiles à manier...

Qu'en pensez-vous ?

Votre article est en tout cas remarquable. Merci de votre travail,
Bien cordialement,

VL
 
Réponse 
 
C'est une hérésie que d'acheter de l'huile d'olive dans des bouteilles transparentes mais j'avoue n'y avoir pas porté attention jusqu'à présent.
 
Dans les magasins diététiques elle est vendues en bouteilles teintées. Cela me semble suffisant pour éviter le phénomène évoqué mais est-ce le cas? A dire vrai, je n'en sais rien. Donc on a intérêt quand c'est possible a acheter l'huile en bidon et à remplir ses bouteilles au fer et à mesure. Merci de cette remarque.

 

04/12/2010

A propos de la profession d'herboriste

Thévenin 2.jpgThévenin.jpgThierry Thevenin a publié mon commentaire sur son site. Voir

http://www.syndicat-simples.org/actualites/les-plantes-me...bientot-interdites-dans-lue-propagande-desinformation-enj...

Je disais dans ce commentaire que l'intéresse ne semble pas avoir compris ce qui se trame au niveau de l'Europe, ce à quoi il n'a pas répondu, mais qu'importe.

A noter qu'il faut faire abstraction d'une partie de mon commentaire, un observateur me dit en effet que la mention d'une tentative démythification ne concerne pas ma note mais l'article de Thierry Thevenin.

Ce dernier, et c'est là ou je voulais en venir, donne des indications sur les débouchés de la profession de producteurs cueuilleurs de plantes médicinales et à ce propos il fournit des indications intéressantes sur les prix pratiqués selon les modalités de vente. Enfin il revient sur sa conviction que la profession d'herboriste pourrait être résuscitée.

Il observe lui-même que quoique le commerce des plantes soit réglementé depuis le XIVème siècle (1336), la profession d'herboriste n'a duré que 150 ans.

En fait la profession d'herboriste n'a pas vraiment disparu puisqu'elle peut être pratiquée par les pharmaciens. J'ai connu un marchand de produits diététiques qui muni d'un diplôme de pharmacien vendait des plantes et pas seulement celle de la fameuse liste qui peuvent être vendues partout y compris dans les épiceries.

Ce modus était-il légal ? D'après les dires d'une pharmacienne herboriste de Marseille dont j'ai oublié le nom. Les boutiques d'herboristerie seraient tolérées à condition d'être accolée à une pharmacie traditionelle. Du moins des pressions sont exercées dans ce sens mais sont-elles légales ? Il faut en effet distinguer entre ce que la loi, considérée à l'état brut permet de déduire et ce qui se fait et il y a souvent un abime entre les deux !

Quoiqu'il en soit il est tout à fait possible de maintenir l'herboristerie fut aux conditions indiquées ci-dessus. Encore faudrait-il que le jeu en vaille la chandelle et que le praticien herbaliste dispose d'une liberté suffisante et puisse vendre toutes les préparations de la médecine ayurvédique, tibétaine et chinoise par exemple.

Or la menace réside bien dans ce qui se prépare actuellement  au niveau européen  car l'herboristerie n'a d'intérêt que si on ne se limite pas à la tradition occidentale puisque les enjeux thérapeutiques les plus importants proviennent de plantes pour nous exotiques : harpagophytum, Desmodium, Philanthus Niruri et j'en passe... En fait la majorité des plantes qui jouissent d'une certaine vogue sont des plantes "étrangères" à notre sol. Actuellement ont le vent en poupe les plantes amazoniennes !

J'en conclus que militer pour le retour des herboristes c'est s'engager dans une impasse. Donc le but de Thévenin c'est seulement de procurer un débouché supplémentaire à une profession qui est bien loin de pouvoir satisfaire la demande en plantes médicinales ! J'ajoute qu'au niveau de la culture de ces plantes la France ne se distingue guère que pour son safran, et le safran n'est pas menacé puisque c'est avant tout une plante condimentaire. Et en tant que plante médicinale il coûterait la peau des fesses car s'il faut en consommer 2 ou 3 g. par jour l'addition serait prohibitive.

On n'aura accompli une véritable révolution que le jour où l'on pourra trouver dans n'importe quel pharmacie ce remède merveilleux qu'est "Safran 16" une préparation de la médecine tibétaine. Mais un tel remède ne peut pas être produit en grande quantité. Quand on a fait l'expérience de la chaleur si particulière qu'il développe au niveau de l'estomac et qui parait rayonner autour du corps, on se dit que ce n'est pas un simple mélange de 16 plantes dont le safran. Je n'ai observé d'impression semblable qu'avec un mélange d'huiles essentielles distillées sur du fumier de cheval provenant d'un laboratoire de sapagyrie.