05/12/2010
Menaces sur l'huile d'olive bio ?...
Mon attention vient d'être attirée par un lecteur sur un changement de dénomination concernant l'huile d'olive. La mention première pression a froid à pratiquement disparu au profit d'une mention assez vague dictée paraît-il par la nouvelle légilsation européenne. Cette mention nouvelle, que je n'avais pas encore remarquée, précise seulement extraite à froid. reste à déterminer ce que cela signifie.
La mention prmeière pression a froid est devenue rare mais est-elle pour autant interdite comme on a tendance à le soutenir ? Sûrement pas et si on lui préfère la nouvelle formule c'est que vraisemblablement elle autorise des dérives.
Bref, la seule olive de première pression à froid que je trouve chez mon fournisseur vient de Tunisie. Les pays producteurs émergents parce qu'ils n'ont pas encore adopté les méthodes industrielles d'extraction vont sans doute devenir les derniers refuges d'huiles de qualité tandis que extraction à froid autorise toutes sortes de mélanges de provenance inconnue...
A noter que je n'ai trouvé aucune offre de première pression à froid chez Biocoop sauf pour les huiles obtenues à partir de graines.
J'ai extrait de la page suivante http://www.helleas.com/lire/article.php?rubid=104 les informations qui suivent :
Procédé discontinu ou système à presse
Broyage : Il est réalisé par des meules en pierre de granit. Elles tournent dans un bac dont le sol est également en pierre. Les meules utilisées pour le broyage sont légèrement décentrées par rapport à l'axe de rotation, ce qui accentue la possibilité d'écrasement des olives.
Malaxage : Des raclettes ramènent en permanence la pâte sous les meules qui jouent alors le rôle de malaxeuses. La pâte est obtenue au bout d'une demi-heure environ.
Séparation des phases : La pâte est placée en couche de 2 cm d'épaisseur environ sur des disques en fibre de nylon (les scourtins), eux-mêmes empilés les uns sur les autres autour d'un pivot central (appelé aiguille) monté sur un petit chariot.
L'ensemble est placé sur un piston de presse hydraulique qui permet de faire subir à la pâte une pression de l'ordre de 100 kg/cm2. La phase liquide s'écoule dans un bac. Le grignon reste sur les scourtins. Cette opération dure environ 45 minutes. Ensuite chaque scourtin est débarrassé de son grignon en le tapant comme un tapis.
Décantation : l'huile ayant une densité inférieure à celle de l'eau (0,920 g/litre) remonte à la surface. Il s'agit de la décantation naturelle. Cependant cette méthode n'est presque plus utilisée, en raison de sa lenteur et de la difficulté pour bien séparer l'huile de l'eau dans la zone de limite entre les deux fluides. Ce sont des centrifugeuses verticales à assiettes qui permettent aujourd'hui de séparer l'huile d'olive des margines.
Procédé continu ou système à centrifugation
Broyage : Il est réalisé par des broyeurs mécaniques à disques ou à marteaux. Ces broyeurs peuvent travailler en continu, la pâte étant obtenue presque instantanément.
Malaxage : La pâte est versée dans un bac en inox, dans lequel tourne une spirale ou une vis sans fin, également en inox.
Séparation des phases : La pâte malaxée est injectée par une pompe dans une centrifugeuse dont l'axe est horizontal. Cet appareil est appelé décanteur horizontal.
Décantation : On utilise des centrifugeuses verticales à assiettes qui permettent de séparer l'huile d'olive des margines.
Est-ce la porte ouverte à des abus ?
Le procédé continu est évidemment un procédé industriel par rapport au système archaïque des meules de granit. Il permet davantage de rendement mais on peut se poser la question de savoir si l'huile obtenue par les nouveaux procédés dit "continu" ne procure pas une huile sujette à davantage d'oxydation.
Dans la région de Nice et particulièrement dans la vallée du Paillon où les oliviers constituent une richesse locale appréciable du fait d'une AOC particulière, il se murmure que l'huile obtenue avec les moulins aux nouvelles normes n'aurait plus les qualités gustatives de celles qui découle des meules de pierre. D'autre part, certains producteurs sont invités à laisser leur bac et n'ont pas accès à ce qui se passe, les apports des divers producteurs étant injectés en chaîne au bout du compte les huiles obtenues sont plus ou moins mélangées et peuvent être altérées par ce qui sort d'olives excessivement traitées.
D'autre part, je sais par des témoins oculaires qu'un grand domaine produit une huile prétendument bio. Le propriétaire exige le lavage du pressoir avant de confier ses olives mais on sait qu'il fait traiter ses arbres par des ouvriers portant une combinaison. Ca ne l'empêche pas de revendre sa camelote dans des magasins parisiens comme étant "bio". Il profite ainsi au maximum de la bonne réputation des olives niçoise (caillette)...
J'ajoute que j'ai cherché vainement en quoi pouvait consister le cahier des charges de la production d'olives bio. Tout le monde pense que l'on évite les engrais inorganiques et les pesticides. Mais peut-on encore obtenir des olives sans traitement chimique contre la fameuse mouche de l'olivier ? A Perinaldo on trouvait une olive vraiment bio parce que les oliviers, situés en altitude n'avaient pas besoin de traitement.
Bref, il y aurait toute une enquête à faire sur des questions que je suis obligé de laisser en suspens. Mais il est clair, une fois de plus, que tout fout le camp et que l'Europe se fout de notre gueule car ses technocrates sont à la solde des lobbys.
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15:25 Publié dans Huile d'olive | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : huile d'olive, pressage | Facebook | | Imprimer |
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