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08/07/2014

La charcuterie corse (en fait chinoise) peut-être mortelle !

L'article de Nice-Matin se suffit à lui-même. Les commentaires sont inutiles :

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Le figatellu revient sur le devant de l'étal médiatique. La Corse se retrouve sur la tranche du couteau pour une spécialité qui fait, à juste titre, sa réputation. Sauf quand cette spécialité tue.

Cela peut être le cas si le figatellu est consommé cru. C'est ce qu'avancent des médecins marseillais. Ceux-là même qui avaient déjà tiré la sonnette d'alarme en avril 2009.

À l'époque, deux chercheurs, le Pr René Gerolami, de l'hôpital de La Conception, et le Dr Philippe Colson, virologue à La Timone, avaient établi l'existence d'un risque de contamination par l'hépatite E lors de l'ingestion de figatellu cru. Les deux médecins affirmaient qu'ils avaient diagnostiqué, sur trois ans, une vingtaine de cas d'hépatite E chaque année, dont deux avaient été mortels. Démonstration faite, à la clé, que les malades étaient tous adeptes de cette fameuse saucisse à base de foie de porc, véritable réservoir du virus incriminé.

Belles promesses contre eau de boudin

On reparle aujourd'hui des méfaits possibles du figatellu, après le décès d'un patient corse à Marseille. Un patient porteur, lui aussi, du virus de l'hépatite E. Le patient avait l'habitude de consommer du figatellu.

Il a été établi que le génotype du virus arrivait tout droit de Chine. Ce qui fait sursauter le Pr Didier Raoult : « Cela signifie que des foies de porc importés d'Asie entrent dans la composition de certains figatelli corses », s'étonne-t-il.

Une révélation ? Pas vraiment. En Corse, les professionnels adeptes d'une vraie traçabilité ont depuis longtemps fait le constat que la charcuterie corse n'échappe pas au détournement de l'authentique. Avec quelque 2 000 tonnes de figatelli vendues chaque année, la production dépasse le cadre artisanal et les dérapages qualitatifs ne peuvent, dès lors, être évités.

« La solution tient dans la traçabilité tout au long de la chaîne », rappelle Pierre-Toussaint Gaffory, président du syndicat des Jeunes Agriculteurs de Corse. « La priorité, c'est de rendre lisible le produit acheté, de manière à donner le choix aux consommateurs. »

« Là où la vigilance s'impose, c'est sur ce qui entre en Corse. (...) Or, la chance que l'on pourrait avoir réside dans le contrôle des entrées sur les ports. »

En attendant, faut-il vraiment prendre au sérieux les effets négatifs du figatellu en cas de consommation cru ? « Oui,confirme le Dr Bruno Manzi, hépato-gastro-entérologue à Bastia.Nous observons actuellement un gradient Nord-Sud de l'hépatite E, avec plusieurs centaines de cas annuellement recensés, contre une cinquantaine il y a quatre ou cinq ans. Beaucoup passent, en outre, à la trappe des statistiques - du moins inaperçus. Ce qui s'explique par le fait que l'hépatite E n'est pas grave en elle-même pour une bonne partie de la population. Elle le devient face à certaines catégories de personnes : femmes enceintes, seniors, ou patients déjà atteints d'une pathologie. »

On l'aura compris, la fameuse saucisse demande à être dégustée cuite et non crue pour éviter tout danger.

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