25/02/2016
Herboristerie de la place Clichy - Affaire Viralgic - Epilogue
MAJ : La partie ancienne de cette note date du 12 décembre 2015.
Une fois de plus je dois aller à contre courant et contredire une fraction non négligeable de l'opinion publique !
Alternative Santé (qui fait partie de la bande à Michel Dogna, Groupe Santé Port Royal) verse des larmes de crocodile sur le cas de Jean-Pierre Raveneau. Je cite :
Dans le milieu des médecines naturelles, c’est l’émoi. Jean-Pierre Raveneau, l’herboriste de la place de Clichy, a été condamné par la justice à de la prison avec sursis et à une amende importante. Son échoppe, ouverte en 1880, est désormais fermée, et pour longtemps. Elle va nous manquer.
Jean-Pierre Haveneau, il faut le reconnaître, est un activiste de la liberté de se soigner et s’attaque au monopole de la pharmacie avec pugnacité et opiniâtreté depuis bien longtemps. Il a été le premier à introduire la vitamine C en supermarché en 1984 et, après s’être détourné de la pharmacie pure, il bouscule son monde sans en démordre depuis le fond de l’herboristerie qu’il dirige.
On l’a poursuivi maintes fois par le passé (350 procès en correctionnelle) et il y a quelques années, en 2011, il a encore franchi la ligne jaune en clamant partout qu’il avait mis au point un traitement contre le sida : le Viralgic. Procès, condamnation à un an avec sursis et 15 000 € d'amende... Cela ne l’a pas calmé.
Un jour, ses ennemis en ont eu assez de cet « empêcheur de tourner en rond » patenté et ont sauté sur une vague plainte d’un pharmacien des Pays de Loire pour le serrer. Perquisition à l'herboristerie, saisie de flacons d'huiles essentielles et de crèmes classées par pathologie et, en arrière-boutique… 33 flacons de Viralgic. Ils le tenaient, cette fois, et ils l’ont eu : l’herboristerie est désormais fermée, pour la première fois depuis 150 ans !
C’est cela, la loi sur le médicament. Elle est si restrictive sur les appellations et les allégations thérapeutiques qu’il suffit d’un flacon d’huile essentielle pour vous faire plonger. À tout moment, le vendeur d’épices du marché peut être poursuivi. À chaque instant, les fabricants de compléments alimentaires peuvent faire l’objet d’une descente. Il suffit de bien chercher pour trouver l’infraction. Forcément, on n’a droit à rien !
Prendre des précautions, mesurer ses propos est quasiment impossible car il y a toujours un client qui va poser la question à laquelle, par compassion, on finira par répondre. Si c’est en réalité un inspecteur de la Répression des fraudes, un huissier assermenté ou un pharmacien, vous êtes bon pour le trou !
Une interdiction motivée
Alternative Santé laisse entendre que l'herboriste aurait été condamné pour avoir, oralement, prononcé des allégations indiquant que son produit antiviral est spécifique de HIV1 et HV2. Or il s'agit d'allégation figurant sur l'étiquette des flacons. Je cite les raisons de l'interdiction dans la décision d'interdiction de l'ANSM linké ci-dessous:
Considérant que l’étiquette du produit VIRALGIC porte l’allégation « antiviral spécifique des virus HIV1 et HIV2 » et la mention d’une posologie chez l’adulte et chez l’enfant ;
Considérant que le SIDA résulte d’une infection par les virus HIV 1 ou HIV 2 ;
Considérant que l’activité antivirale spécifique à l’encontre des virus HIV1 et HIV2 constitue une propriété curative ou préventive à l’encontre du SIDA ;
Considérant qu’en conséquence le produit VIRALGIC répond à la définition du médicament par présentation énoncée à l’article L.5111-1 du code de la santé publique (CSP) ;
Considérant que ce médicament n’a pas fait l’objet, avant sa commercialisation, d’une autorisation de mise sur le marché telle que prévue à l’article L. 5121-8 du CSP ;
Considérant qu’en l’absence d’évaluation de la qualité, de la sécurité d’emploi et de l’efficacité du VIRALGIC, son utilisation dans le traitement et/ou la prophylaxie du SIDA est susceptible de présenter un danger grave pour la santé humaine ;
Considérant qu’en conséquence le non respect de la réglementation en matière de mise sur le marché des médicaments est susceptible de présenter des risques pour la santé publique et qu’il a lieu de ce fait de procéder au retrait de VIRALGIC du marché.
Une condamnation amplement méritée
J'ai qualifié Jean-Pierre Raveneau de charlatan et je maintiens mon accusation. On ne peut pas prétendre guérir 80 % des maladies avec la phyto. Les améliorer peut-être. De toutes façons la plupart des médicaments anciens qui ont fait leurs preuves soulagent, retardent le pronostic fatal (diabète etc...) mais ne guérissent rien du tout.
Il y a des lois, elles sont justifiées. Vu les allégations portées sur les flaçons, il s'agissait de médicaments par présentation, outre des allégations non fondées par des expérimentations suffisantes, une autre faute a été commise : le Viralgic était ce que l'on appelle un remède secret. Aucune indication de composition ne figurait sur les flacons. Les remèdes secrets sont interdits. D'autre part, un pharmacien a le droit d'ouvrir un département d'herboristerie mais il doit être accolé ) une officine de pharmacie comme dans le cas de l'herboristerie du Père Blaize ou de la Pharmacie de la Croix Blanche à Dijon qui est complétée d'une herboristerie et d'un laboratoire Sain Côme pour les compléments alimentaires maisons.
Alors qu'on ne vienne pas nous apitoyer avec le cas de ce Monsieur sous prétexte qu'une sorte de "monument historique" datant de 150 ans a toutes les chances de disparaître de disparaître vu le poids des condamnation. Voir ici pour le détail des condamnations.
Je note en passant que s'il a survécu à 350 procès en correctionnelle c'est qu'il a gagné un fric démentiel. En mettant le procès à 2000 € de frais d'avocat çà fait 700 000 € de frais. Mettons que l'avocat lui ait fait une prix de gros çà ferai quand même 350 000 €. Il faut réfléchir avant d'écrire des articles purement sentimentaux !
Les organes répressifs ont été patientes
Bien sûr on va encore dire comme un certain Eric B. que je roulerais pour Big Pharma. Non pas du tout je pense beaucoup de mal de l'ANSM et je partage toute les critiques ambiantes notamment pour ce qui concerne le scandale du Mediator, mais présentement le cas est clair. Que l'on arrête de nous saouler avec prétendues injustices !
Spéculater sur la misère du monde et le pire des crimes
Enfin je terminerai en disant que si quelqu'un trouve une formule de plantes pour entraver le cours du développement du Sida, il se doit d'en faire don à l'humanité en la publiant. A charge pour les médecins de la tester et aux pharmaciens de proposer le mélange au prix le plus raisonnable des teintures officinales. Il n'y a pas à discuter sur ce point. Les gens qui spéculent sur la misère du monde ne mérite qu'une chose : une balle dans la tête et quelques pelletées de terre sur le cadavre !
Je rappelle que le serment d'Hippocrate comporte l'obligation de soigner gratuitement quand la personne est désargentée et pour les plantes on se doit de se limiter à un bénéfice décent.
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On m'a envoyé des liens à propos d'un herboriste qui prétend soigner le Sida par la phyto. Son produit a été interdit par l'ANSM. Il risque une condamnation. Je constate ceci :
On interdit un produit dont on ne connaît pas la composition. Toutes les recherches faites en vue de trouver la formule ou simplement les composants n'a rien donné.
Nous avons d'un côté des gens favorables et la phyto qui campent sur la thèse du complot de Big Pharma et de l'autre un charlatan prétendant tout guérir avec des plantes. Cette alternative dualiste n'a rien à voir avec la réalité. La vérité se trouve forcément entre ces deux extrêmes. La phyto peut effectivement éviter l'allopathie mais la médecine demande une foultitude de connaissances qui n'est pas à la portée du premier venu. je suis littéralement effrayé par tout ce qu'il faut savoir pour dans un cas donné pouvoir faire le bon choix.
Prenons un exemple un femme m'écrit, elle a consommé de la curcumine de Nutrixeal pour tenter de soulager une algodystrophie. Échec complet. les anti-inflammatoires lui causent des effets secondaires rédhibitoires. Le Nifluril par vlui a filé de l'eczéma de la face. Or en général elle est rapidement sensible à l'action des compléments alimentaires.
Si vous vous renseignez sur cette maladie, vous constatez qu'elle est présentée d'abord comme un trouble de nutrition locale des zones affectées. Si donc vous n'êtes pas idiots vous devez tenir le raisonnement qu'en raison de ce trouble local les substances guérisseuses sont susceptible d'être empêchées d'arriver jusqu'à destination. Donc cela laisse à penser qu'un traitement anti-inflammatoire topique (local) a plus de chances d'aboutir mais le silicium par voie interne a aggravé les douleurs et le gel topique n'a rien donné. Le silicium étant avec le DMSO une "locomotive" çà laisse de l'espoir en faveur d'un gel composé et il faut se creuser la tête et faire des essais méthodique.
Mais qui dit problème de nutrition local implique de penser à une forme quelconque de balnéothérapie et donc de débloquer la circulation capillaire et lympathique. Donc éventuellement bains Salmanoff et/ou technique différentielle de Gardelle. Notez que je n'ai pas de solutions précises mais au moins ai-je une idée de la direction dans laquelle il faut faire porter la réflexion. Évidemment pour la médecine académique c'est anti-inflammatoire + Oméprazole.
Conclusion : qu'il s'agisse de l'herboriste qui prétend tout guérir avec des simples ou du médecin appliquant des emplâtres sur une jambe de bois et qui, dans le mailleurs des cas, ne considère que l'aspect symptomatique en se foutant des effets secondaires éventuels c'est, au final, d'un côté comme de l'autre, charlatans et Cie !
Je n'ai pas de solution toute faites, tout ce que je peux faire c'est vous inciter à réfléchir moins bêtement, à ne jamais vous fier aux promesses et à partir du réel en vous appuyant sur la logique et le bon sens. Croyez-moi vous allez déjà éliminer pas mal de fausses pistes. Maintenant, dites vous bien que pas plus les médecins que les phytothérapeutes ou les "naturos" ne sont à priori formés correctement. Leur efficacité dépend d'abord de leur intelligence et de leur capacité à exercer un discernement minimal. Je n'ai pas la science infuse, je ne possède aucun don particulier, j'ai simplement appris à réfléchir par moi-même. mais il faut croire que c'est devenu chose rare puisque ce blog attire des milliers de lecteurs. Une lectrice m'a écrit que j'ai "tout compris" !
En ce qui concerne la façon dont fonctionne la société, les individus etc... Oui j'ai "tout compris" mais en face d'un domaine aussi complexe que la médecine, je n'ai pas réponse à tout... Sinon je serais sans doute très riche sauf que je n'encours pas ce risque : je fais en sorte que l'on évite de se reposer sur moi. Je ne possède pas de recettes magiques et infaillibles, j'essaie de montrer un chemin méthodique. Je respecte la liberté d'autrui. Très franchement j'ai mis du temps (des années) pour remplacer des médicaments chimiques par de la phyto, cela ne s'improvise pas. D'un côté il y a le risque des effets secondaires graves et de l'autre celui de taper à côté. Un médecin, pour n'avoir pas d'ennuis est tenu d'appliquer les protocoles officiels. Etant dicté par les labos qui sont les seuls à pouvoir faire les frais d'expérimentations plus ou moins biaisées, je ne vous fais pas de dessin. dans ces conditions un marchande de plantes ou un médecin qui vous dit détenir la solution est un menteur. Les cas de figure où l'ont peut afficher des certitudes vis à vis d'une stratégie sont assez rares et souvenez vous et ne l'oubliez jmais que la chirurgie signe l'échec de la médecine !
18:48 Publié dans Phythothérapie, ethnobotanique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
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