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19/06/2013

Guide pratique des analyses biologiques

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Je reprends une note datant de 2010 pour y rajouter des précisions qui me paraissent importantes. On me parle de plus en plus de certains laboratoires français, belges, allemands, suisses qui proposent des bilans non conventionnels.

Il y a Barbier à Metz, Zamaria à Paris, plusieurs labos proposant des recherches d'intolérances alimentaires dont les coûts varient d'un peu plus de 100 € à près de 500 €. Il y a les recherches de peptides urinaires, des bilans visant le stress oxydatif etc etc...

Je n'ai eu qu'un seul exemple de bilans successifs dont le résumé a été couché sur une feuille Excel et je n'ai pas l'impression que cela ait beaucoup aidé la patient.

Il me paraît important de le souligner avec insistance que l'on propose surtout des bilans groupant des analyses qui sont convenablement remboursées par l'Assurance Maladie avec deux ou trois paramètres qui ne le sont pas. J'ai un exemple en tête c'est un bilan lipidique de première intention qui groupe :

  1. Les apolipoprotéines A / B et le rapport
  2. La Lipoprotéine a
  3. C Reactive Protein ultrasensible
  4. Homocystéine
  5. LDL oxydé
  6. Apolipoprotéine C3
  7. Ferritine

Seuls les paramètres 2, 4, 5 et 6 ne sont pas remboursés. Or il n'est pas nécessaire d'envoyer son sang à Metz pour avoir ce type d'analyse (25 € de Chronopost). Le laboratoire Cerba fait la lipoprotéine (a), l'homocystéine etc...  J'ajoute que si vous devez de l'argent à la SS à cause de la taxe du Sarcome de Kaposi sur chaque boîte de médoc comme vous devrez avancer le coût (pas de tiers payant) ce qui serait remboursé au labo du coin, vous risquez de l'avoir dans le fondement pour parler poliment.

Le propre de beaucoup de bilans c'est de panacher dans un "kit" des analyses remboursées avec d'autres qui ne le sont pas. Et bien je suis pour la solution consistant à pouvoir recourir ponctuellement à certains paramètres. Enfin quand je vois les indications biologiques données sur les sites en regard de certaines investigations, je me demande parfois de quoi on parle.

Beaucoup de médecins sont séduits par ces "kits". Le Dr Mouton qui a fait un livre intéressant est sans doute l'exemple le plus ahurissant dans ce genre de pratique. Ses consultations sont hors de prix, il a recours à des batteries d'analyses très coûteuses et impose des montagnes de compléments très sophistiqués et très chers.

La médecine individualisée c'est certes compliqué mais je suis de la vieille école et je suis convaincu que l'examen clinique doit primer sur le laboratoire et que le labo ne doit servir qu'à préciser certains points de détails ce qui implique au départ un large panel de connaissances et beaucoup d'intuition. Imposer des bilans dispendieux et à rallonge c'est montrer qu'au fond on ne sait pas ce que l'on cherche. Or paradoxalement, on ne peut trouver que quand on sait non pas ce que l'on chercher mais bien dans quelle direction il faut chercher.

Hormis les profils protéiques et les typages lymphocytaires qu'il faudrait pouvoir faire dans certains cas pour avoir une "image" de départ, il conviendrait pour le reste de faire simple et de ne pas trop se disperser.

La mode est au tests d'intolérances alimentaires et au peptides urinaires. Mais est-il nécessaire, dans un premier temps de dépenser une petite fortune cela  que dans bien des cas quelques exclusions temporaires permettent de débrouiller la situation. Une réintroduction progressive et une observation fine permettant de consacrer son argent à ce que l'on met dans son assiette plutôt qu'à engraisser des biologistes aux dents plus ou moins longues.

Je vais peut-être finir par me décider à faire un manuel pédagogique au sujet des analyses biologiques car cela du Dr Bodin ne me convient pas du tout et il n'évoque pas ces fameuses recherches que je viens d'évoquer et qui peuvent avoir leur utilité de manière ponctuelle. 

A partir d'ici je reprends ma vieille note sans changement.


Comment élargir sa clientèle quand on est médecin ?

Un des moyens pour les médecins d'élargir leur clientèle consiste à publier des livres sur des pathologies en vogue (cancer, maladie d'Alzheimer, sclérose en plaque, dangers de vaccinations etc...).

Le Dr Luc Bodin, à l'instar de beaucoup d'autres a su exploiter ce filon très productif. Il possède du reste son propre site et je l'ai "testé" et le résultat s'est avéré extrêmement décevant.

Réponse et attitudes décevantes du Dr Bodin

Il attire l'attention du public sur le fait que l'usage des édulcorants serait nocif car le faux goût sucré tromperait le pancréas qui fabriquerait de l'insuline à tort et se fatiguerait en vain. Je lui ai donc posé la question de savoir si la vogue de la Stevia ne devrait pas être modérée à ce titre...

Pas de réponse !

Même échec quant à la question de savoir s'il pouvait m'indiquer dans ma région un ou deux médecins fréquentables pratiquant les bilans du CEIA. En effet, nous ne sommes guère que trois à en parler sur le Web, le CEIA (dont les pages sont incompréhensibles pour le vulgum non initié et aussi pour la plupart des médecins), votre serviteur sur un autre site déjà ancien et enfin le Dr Bodin.

Ce dernier s'est contenté de me renvoyer vers les C.E.I.A...

Donc la seule chose qui l'intéresse c'est de vendre sa camelote...

Parenthèse sur les bilans du CEIA

Je serai sans doute amené à revenir en long en large et en travers sur la question de ces bilans à la suite d'une mauvaise expérience avec un certain Dr C.C. qui vient de se recevoir une lettre "fulminante" dont je suis sûr qu'il se souviendra le restant de ses jours. Soit dit en passant, je l'ia mis en demeure de faire en sorte que je puisse à l'avenir obtenir mes bilans sans avoir à payer 50 ou 60 Euros une simple prescription d'un des rares médecins en cheville avec le C.E.I.A faute de quoi, je publierai ici même le détail de cette lettre incendiaire !

En effet, si vous desirez faire faire un dosage qui n'est pas remboursé par la Sécu, si vous payez cash aucun laboratoire ne refuse de faire le boulot. j'estime donc être parfaitement libre de me prescrire un bilan du CEIA et de l'interpréter moi-même voire de me servir des remèdes proposés par l'orientation thérapeutique attendu qu'ils sont en vente libre !

Donc si je n'obtiens pas satisfaction je vais faire un foin du tonnerre de Zeus !

Inutile de dire que je ne suis pas d'accord avec la pratique de ces médecins qui réclament au moins 50 Euros pour se servir du bilan du CEIA alors que l'on pourrait aisément prouver que pour quelqu'un d'exercé ce bilan fait gagner un temps considérable dans une consultation.

Mais enfin avec le Dr C.C. c'est un autre problème qui se pose, celui d'un charlatan qui plutôt que de prescrire le traitement proposé par le CEIA touche des commissions sur la vente de compléments alimentaires ruineux...

Le Guide pratique des analyses biologiques de Luc Bodin

Je me suis procuré cet ouvrage  et je dois admettre qu'il est bien conçu et très pratique. Pour moi c'est un excellent aide-mémoire qui évite la compilation de nombreuses pages sur Internet.

Il n'y manque que quelques rubriques que je ne saurais conseiller d'oublier dans une 3ème édition et j'espère qu'en raison de cette bonne idée que je lui suggere l'auteur aura la courtoisie de m'en envoyer un SP :

  1. Un chapitre sur le profil protéique
  2. Un chapitre sur le typage lymphocytaire étendu
  3. Un chapitre sur le dosage des acides gras
  4. Un rubrique sur le stress oxydatif
  5. Une présentation des bilans du CEIA avec quelques paramètres

La question des typages lymphocytaires est abordée mais de façon assez sommaire. Il n'est pas quesiton des T4 mémoire mais les données sont à la rigueur suffisantes.

Concernant le profil protéique le manque est regrettable d'autant plus qu'une reproduction des graphiques obtenus aurait été chose parlante.

Même chose pour les bilans CEIA mais là le dommage est à moitié réparé puisque des éléments figure sur le site de l'auteur. Mais justement pourquoi ne pas les avoir repris et développé dans le livre ?

Le dosage des acides gras proposé autrefois par Burkell et actuellement par De Lorgeril pose un problème de nomemclature, les labos n'étant pas fichus d'orienter leurs clients sur l'un des 3 dosages existants...

La question du stress oxydatif et des terrains inflammatoires aurait mérité un developpement plus exhaustif.

En revanche j'ai trouvé dans cet ouvrage des moyens d'évaluer une éventuelle perméabilité intestinale que j'ignorais.

Quoiqu'il en soit des manques qui ferait de l'ouvrage un manuel parfait, il est très estimable en son état actuel et je ne vois pas d'inconvénients à le mentionner si même la mentalité de l'auteur et ses motivations réelles laissent beaucoup à désirer...

 

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