13/12/2013
Les statistiques, jouet des imbéciles...
Je reçois régulièrement des paquets de revues datant de plusieurs mois. C'est très intéressant car cela permet d'en écrémer le contenu sans se laisser happer par une actualité au jour le jour, les soufflés s'étant dégonflés on ne s'attache qu'à des choses essentielles.
Dans le n° 228 du Nouvel Obs est paru une suite d'article autour du livre d'André Cicolella intitulé Toxique Planète. Livre dans lequel figurent des cartes statistiques des grandes pandémies AVC, diabète, Cancer montrant que certaines régions sont plus touchées les unes que les autres par l'une ou l'autre de ces pandémies.
Voir : http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/201310...
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les bonnes feuilles de ce livre qui n'apparaissent pas sur le Web. Il est démontré clairement que ces différences sont affaire d'environnement mais les explications données sont extrêmement partielles pour ne pas dire quasiment inexistantes.
On constate que la Bretagne est surexposée au cancer de la prostate et le Nord-pas-de-Calais l'est au cancer du sein. Vous voyez où je veux en venir...
Je me suis dit tiens, je vais peut-être pouvoir mettre ça en parallèle avec une consommation effrénée de laitages dans ces deux régions. Et bien ce n'est pas possible ! Et ce n'est pas possible parce qu'on n'a de statistiques régionale qu'en matière de production.
Et ça ne colle pas pour deux raisons, la première est qu'une forte production n'implique pas forcément une grande consommation sur place et d'autre part le Nord Pas de Calais est un producteur très moyen et bien inférieur à la Bretagne et aux Pays de Loire. Enfin les statistiques par départements ne sont pas assez fines pour permettre d'aller à la recherche des causes. En effet elles mettent tous les cancers dans le même sac. Enfin j'ajoute que si le livre expliquait les record de la Bretagne et du Nord dans deux cancers qui sont imputés aux laitages par les anti-laits de service, l'hebdomadaire n'aurait pas manqué de rapporter la chose.
J'ajoute que si la Bretagne possède le record en matière de cancer de la prostate, inversement elle a le plus faible taux de cancer du sein. Or si les laitages étaient un facteur déterminant dans ces deux types de cancer comme le chante Souccar et l'incontournable Pr Joyeux, on observerait une corrélation assez étroite. La consommation étant en grande partie un "facteur culturel" une différence aussi marquée entre les sexes n'est pas concevable.
Donc si ces statistiques ne nous apprennent pas grand choses qui puissent nous aider à résoudre le problème posé, en revanche on a là des éléments pour douter de l'influence des laitages dans ces deux pathologies formant symétrie. Ce qui ne veut pas dire que les laitages industriels issus de lait dénaturés soient une bonne chose.
Tout ce qui ressort de ces statistiques c'est l'explosion des dépenses de santé mais ce n'est pas une nouvelle !
Auparavant jusqu'en 1906, 18,9% des décès sont dus à des maladies infectieuses, ces décès sont passés à 2% (soit une division par 10). On a compris que c'est l'oeuvre des antibiotiques mais à l'autre bout on a des maladies a virus et une explosion de candida albicans et Cie.
Les maladies cardio-vasculaires deviennent dominante à partir du milieu des années 1920, çà c'est intéressant car ça suppose qu'un facteur de la consommation a changé avant, ce doit être une affaire de lipides (acides gras trans).
Et en 2004, ce sont les cancer qui prennent la première place.
Malheureusement quand on voudrait avoir des photographies intermédiaires, il faut beaucoup gratter et finalement on ne trouve pas grand chose à se mettre sous la dent ce qui permet au polygraphes de raconter à peu près n'importe quoi en s'appuyant sur des chiffres dont on ne connait généralement pas la provenance et qui ont été visiblement choisi en fonction d'une idée préconçue qui a des chances d'être fausse.
Considérant que chaque pays, et c'est le cas d'un pays centralisé depuis Philippe le Bel, comme la France en sont arrivés, la suggestion télévisuelle et les supermarchés aidants à une certaine uniformisation consommatrice, on disposerait là d'un terrain d'observation qui devrait permettre de débusquer le facteur pouvant expliquer ces disparités flagrantes.
On voit que par exemple les AVC sont 3 fois plus fréquents en Alsace et en PACA qu'en Champagne Ardennes, que la géographie du diabète n'est pas aussi diversifiée tandis que la disparité remonte pour les cancers toutes classes confondues. Il est clair que le diabète et en passe de rattraper les cancers et ça on le discerne de toutes parts.
Notons en ce qui concerne PACA que l'huile d'olive et le régime méditerranéen ne semble pas protéger contre les maladies cardio vasculaires. Deux départements en PACA sont a 67% environ et la bordure maritime est à 54,2. L'influence de la précieuse huile parait très timide et elle s'avère inexistante quoique les meilleurs chiffres sont détenus par le Rhône et la Vienne (autour de 46). Mais il y a des choses étranges à propos de nos îles dont on n'entrevoit pas l'explication : la Guadeloupe monte à 104,6! Mais c'est intéressant car là on subodore l'influence d'une occidentalisation du régime au détriment d'une ethnie dominante qui a rompu avec ses usages ancestraux.
Bref, ces chiffres seraient intéressants si on trouvait les facteurs de corrélation alimentaires et environnementaux mais on n'a pas ni les outils ni les éléments pour tirer partie du tableau de prévalence par département. Il faudrait des statistiques départementales des diverses consommation et elles n'ont aucune raison d'exister de sorte que les statistiques minutieuses et sans doute très fiables issues des comptes de la CPAM ne nous servent finalement à pas grand chose voir, il faut le dire, à rien sinon qu'à prévoir et redouter l'effondrement de l'institution et l'augmentation du coût des Assurances Sociales et des Mutuelles. Mais on n'avait pas besoin de "stats" pour cela !
Je reviens donc à mon idées : nous avons là des chiffres qui corrélés à d'autres facteurs locaux, de pollution et de consommation pourraient nous faire avancer quand à la lutte contre les causes mais il faut y renoncer car on ne s'occupe en France que de production et de consommation globale parce que l'objectif c'est de faire progresser le commerce des denrées et pas la médecine !
Alors quand un Souccar ou un Nogier se base sur des statistiques qui entre orient et Occident, pour faire simple, mettent en rapport cancer du sein et consommation de laitages, je hurle parce que ce ne sont pas simplement des statistiques grossières, ce sont forcément des FAUSSES CORRELATIONS. Tout simplement parce que dans des cultures aussi différentes on ne peut pas décemment extraire deux facteurs parmi une infinité de différences et prétendre à une relation.
Je le dis sans ambages et je le crie : ce ne sont pas de simples inconséquences méthodiques, cela relève, il faut de dire, d'une bonne dose d’imbécillité. Il ne faut vraiment pas réfléchir plus loin que le bout de son nez pour produire des sottises pareilles. Mais le besoin de se distinguer et la volonté d'émerger de la masse, avec toujours l'arrière pensée d'en tirer profit, conduit à réduire la médecine à de vulgaires jongleries. De plus en plus, les patients même peu instruits se rendent compte que les médecins ne savent rien ou du moins pas grand chose. Seulement les poncifs que Big Pharma a distillé et leur a enfoncé dans le crâne et dont il se servent comme de parapluie. Leur pouvoir tient encore car il est fondé sur la peur de la maladie et de la mort. Peur superstitieuse comme l'était la peur de l'enfer autrefois.
A ce propos, je conseille vivement à mes lecteurs d'écouter la série de conférences historiques d'un certain Henri Guillemin que l'on trouve sur Youtube. Le Guillemin intime d'abord et ensuite sa série sur l'avant guerre et son ordre moral, c'est très éclairant sur ce qui se passe actuellement dans le domaine social et économique. Autrefois, les prêtres régnaient en prêchant la résignation contre le paradis. Cela ne marche plus ! Il reste un pas à franchir, ce serait de troquer l'ancien anticléricalisme en "antidiafoirisme" mais pour cela il faut se cultiver. Se cultiver dans tous les domaines est la manière la plus efficace de maintenir et de faire progresser son immunité, or le monde actuel est dominé par la peur. Elle est palpable et je ne crois pas à une révolution. Les "bonnets rouges" c'est du cirque, il fuat trouver autre chose...
18:29 Publié dans Laitages, Statistiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |