J’ai l’occasion de m’intéresser au bol d’air Jacquier lors d’un projet (non abouti) qui voulait évaluer ses bénéfices dans un EHPAD et étudié à l’époque le dossier scientifique disponible
qui m’est apparu bien maigre et peu convainquant.
Je me souviens notamment de la mise en avant de la baisse de l’hémoglobine glyquée observée, sans même supposer que ce puisse être un effet direct sur le marqueur sans que cela ne change rien au diabète. Ce n’est pas parce qu’on éteint le voyant que le problème est résolu.
Le plus inquiétant avait été le stress oxydatif. Une étude (signée de la directrice scientifique de Holiste, donc pas très indépendante !) sur le rat conclut qu’il n’y a ni stress oxydatif ni protection antiradicalaire, mais en regardant de plus près les données brutes, j’y avais vu des signes évocateurs d’une pression oxydative et de dégâts oxydatifs à bas bruit (j’ai joint en fin de message mon commentaire de l’époque - 2012)
En fait il serait logique qu’en envoyant des peroxydes fortement oxygénants, ça améliore l’oxygénation, mais comme c’est forcé, ça déborde les protections antioxydantes et crée du stress oxydatif. C’est comme un traitement allopathique qui a une action bénéfique avec des effets secondaires.
Cela peut-il expliquer une baisse de globules rouges ? On sait avec le déficit en G6PD qu’un stress oxydatif dans les globules rouges provoque des crises d’hémolyse. Pourquoi pas ? Mais cela pourrait survenir sur une fragilité particulière sinon il y aurait une épidémie d’anémie chez les sniffeurs réguliers de BAJ.
Une baisse de GR, ce peut être aussi de la séquestration dans la rate, mais je ne vois pas trop comment dans ce contexte.
Mon avis était alors que le bol d’air Jacquier est un traitement potentiellement intéressant lors de déficits respiratoires qui mériterait être évalué et utilisé en milieu hospitalier, sur des périodes limitées, et n’a aucun intérêt préventif. Tout l’inverse de ce qui se passe…
C’est particulier de voir tous ces naturos et écoles de naturopathie qui mettent en avant la vie au naturel et proposent leur bol d’air Jacquier pour se mettre le nez dans une machine au lieu d'aller développer dehors une respiration consciente et profonde.
Je suis un peu scotché de ce paradoxe...
L'article n'est pas payant mais je dois préciser que je ne l'ai pas encore lu de sorte que je ne peux émettre aucun avis sur son contenu.
Cordialement
Jacques B. Boislève
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Référence de l’article :
Nota : L'article m'a été communiqué en français.
Commentaire & questions à propos de l’article (2012)
Le compte rendu de l'étude est long et il est bien difficile de s'y aventurer. Faute de pouvoir y passer le temps nécessaire, j'avoue avoir du mal à m'y retrouver.
Si je ne me trompe pas, on constate dans le groupe BAJ une meilleure réactivité antioxydante, et si l'on regarde de plus près, il y aurait une légère augmentation de SOD et GPx, et pas vraiment de changement sur le glutathion.
Le BAJ a une action dose et fréquence dépendante, c’est pourquoi les meilleurs résultats ont été obtenus sur les rats qui faisaient des sessions de 9 min. Les résultats sur les rats 3 et 6 min sont difficiles à observer.
Dans l’ensemble, la SOD et la GR augmente significativement ; le reste des marqueurs du système glutathion augmente sans signification statistique.
L'article dit que les TBARS ne sont pas modifiés, mais ce n'est pas vraiment ce qui apparaît dans le tableau : il y a diminution dans le foie, stabilité dans le muscle, mais augmentation dans le tissu adipeux, le coeur, le rein. Ce qui n'est pas très rassurant !
Les résultats ne sont pas significatifs : en fait, il y avait une très grande disparité de résultats entre les différents animaux. Mais ma conclusion reste valable.
Quand il y a agression oxydante, les cellules augmentent leur capacité de défense, notamment par induction des enzymes protectrices (SOD, Catalase, GPx). Cela se traduit normalement par un meilleur résultat si on mesure la défense antiradicalaire globale.
Les antioxydants neutralisateurs liés aux apports alimentaires ne changent pas (glutathion, polyphénol, caroténoïdes), et les marqueurs de dégâts oxydatifs (LDL oxydés, MDA, 8OH DG) ont tendance à augmenter.
On pourrait émettre l'hypothèse, en reliant ces faits physiologiques aux résultats de l'étude, que le BAJ certes oxyde là où cela nécessaire, mais au prix de dégâts oxydatifs discrets, que l'on ne voit évidemment pas si on teste la capacité antiradicalaire directe (qui dans ce contexte va plutôt augmenter), mais que l'on pourrait évaluer en dosant avant et après utilisation régulière, des marqueurs comme le LDL oxydé, le MDA ou le 8OH DG.
Hors de cette hypothèse, qu'est-ce qui peut expliquer une augmentation de la défense antiradicalaire ?
Qu'est-ce qui garantit aujourd'hui l'absence de dégâts oxydatifs à bas bruit ?
Conclusion
Il est clair que l'enquête de Jeremy Anso passe complètement à côté des vrais questions et que comparée à ce qui précède on voit bien que l'entomologiste n'est pas du tout à la hauteur d'un tel sujet.
L'ancien abonné qui avait sauvegardé les articles payants et qui m'a communiqué ceux qui m'intéressent m'a confirmé la tendance de ce blogueur a marcher dans le sens de la propagande du "Système" et ce jeu est très remarquable en ce qui concerne ses attaques envers Didier Raoult. Tout ce que l'on peut reprocher à ce personnage c'est son besoin irrépressible de se mettre en vedette et sa promotion de l'hydroxychloroquine au détriment de l'Ivermectine que j'avais signalée. Mais il a gobé les attaques non fondées à propos de prétendues expérimentations fautives...
Pour ce qui concerne l'utilisation du Bol d'Air pour le traitement ponctuel d'une insuffisance respiratoire et donc d'une éventuelle désaturation plus ou moins brutale, il s'agit au mieux, de tout ce que l'on pourrait en tirer mais comme indiqué plus haut on ne peut pas se référer à la moindre expérimentation hospitalière.
J'avais sous la main un "cobaye" possible en la personne d'une femme sujette à de grosses désaturations du fait d'une BPCO et de ses excès addictifs au tabac et à des marches rapides pour maigrir excessives mais elle se trouve être internée en gériatrie psychiatrique et risque fort de n'en sortir que les pieds devant. Je n'ai donc pas de possibilité de contrôler l'effet sur une désaturation et sa tenue dans le temps. Si donc le bol d'air avait un intérêt à cet égard, cela ne relèverait que de certaines urgences.
Force est de déconseiller l'achat de ce genre de matériel surtout neuf et je viens de constater que les offre d'occasions sur le "Bon coin" sont légion. On trouve un modèle ancien à partir de 700 €, j'ai donc peu de chance de revendre le mien au prix où je l'ai acheté. Pour le cas de Covid que je suis, la vitamine C, le zinc et les aérosols d'argent colloïdal semblent avoir fait leur effet. La fatigue s'atténue et il ne s'est pas produit de désaturation inquiétante.