Et si l'on reparlait du bleu de méthylène... (20/04/2020)

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MAJ du 22/04 : Patrick Louis a lu mon article et a en quelque sorte accusé réception car il a changé les petits cœurs roses et leur a substitué quelque chose de plus masculin mais c'est purement "cosmétique" et ça ne change rien au fond. Enfin il a de l'humour, je pense à cette image :

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Qui est donc ce Patrick Louis (Espoir métabolique) dont il a été question ?

L'auteur est un naturopathe qui s'est entiché des travaux de Laurent Schwarz. J'avais cru le situer sur Pau mais j'ai fini par trouver sa page Face de Bouc. Il habite à Toulon et aurait quelque chose à voir avec Nice (?)

Le bandeau de sa page est révélateur, non point d'un niveau de science certaine, mais d'un sentimentalité dans les tons les plus roses et les plus désuets qui ne peut qu'inciter à sourire ou plutôt à faire la grimace, du moins en ce qui me concerne : les couples ce n'est vraiment pas ma tasse de thé, excepté avec un chat ou un chien...

Alors les associations, surtout pas, j'en ai un trop mauvais souvenir. Je pense à un passage de votre serviteur dans un milieu occupé de choses plutôt "ésotériques". Sauf que si l'aventure fut assez douloureuse du fait des ses "effets indésirables", j'en ai tiré la leçon. Je n'appartiens désormais à aucun groupe si infime soit-il et je préfère prendre le parti de choquer mes lecteurs plutôt que d'encourir le risque de les voir se pendre à mes basques. Et ce "tri sélectif" commence à porter ses fruits...

Un texte qui prouve que son auteur est loin d'être une "lumière"...

Voici le texte en question à la date du 20 avril, je vais en commenter les contradictions

Le "Bleu de méthylène"

Bleu de méthylène (MB), principe actif = chlorure de méthylthioninium : en tant que composé antidépresseur, restaure la fonction mitochondriale. Et se montre particulièrement efficace pour exterminer les parasites du paludisme.

C'est vague mais voyons la suite :

Le MB serait également très prometteur comme anticancer et anti-Alzheimer sous une forme officinale dérivée du MB, réduite et purifiée ; gélules ou solution aqueuse à 1 ou 2% en gouttes journalières.

Le fabrication du MB aurait effectivement tendance à concentrer des métaux lourds sauf que seul le MB marseillais destiné à des usages en IV est vraiment purifié. Le MB officinal serait seulement purifié du zinc en excès. Ce qui n'est peut-être pas une bonne chose vu que le coronavirus n'aimerait pas trop ce métal à tel point qu'on conseille d'en absorber 30 mg/jour. Cependant pris à l'année à raison de 11 mg/jour dans un mutivitamine de marque Alive cet apport me paraît suffisant.

« La fermentation du glucose par les cellules produit de l’acide lactique qui provoque une acidification des tissus cancéreux, qui favorise encore la croissance de la tumeur ».

OK, jusque là c'est clair mais ça va se compliquer rapidement...

Or le MB ferait "fondre" les tumeurs en empêchant l'acide lactique de s'échapper des cellules cancéreuses, les détruisant ainsi de l'intérieur.

Le verbe employé est problématique, si une tumeur fond, elle se liquéfie donc dans ce cas obligatoirement l'intérieur, donc l'acide lactique, passe à l'extérieur.

C'est ainsi que le MB pourrait induire une apoptose sélective des cellules cancéreuses par la génération de stress oxydatif cellulaire (R) dépendante de NQO1 (R) , des radicaux libres toxiques... mais qui feraient redémarrer les mitochondries.

Il s'agit d'autre chose à savoir qu'au final le bleu de méthylène capté par les cellules tumorales produirait un effet interne de peroxydation analogue à celui que l'on recherche par l'emploi de fortes doses de vitamines C injectables. La vitamine C est une sorte de "glucoside" dont la cellules se gorgerait de façon finalement assez suicidaire. Sur ce point je ferais plus volontiers confiance à la vitamine C mais les goûts et surtout les couleurs, ça ne se discute guère. Certes, à choisir entre le rose et le bleu, c'est vite vu...

Car nous l’avons vu, le cancer est acido-basique : acide à l’extérieur (pH extracellulaire) et basique à l’intérieur (pH intracellulaire = pHi).

Ok jusqu'ici c'est parfaitement clair !

Donc pour se développer, les cellules cancéreuses ont besoin d’un environnement acide (corps, terrain) pauvre en oxygène => alcalose intracellulaire = pH intracellulaire basique, mais pH extracellulaire acide (pH du corps acide).


Donc « la correction du pH intracellulaire peut constituer une alternative ou un complément à un traitement métabolique ». Celui-ci pourrait «diminuer l’acidité à l’extérieur de la cellule, mais sans en baisser l’alcalinité à l’intérieur ».

S'il n'est pas question de baisser le pH à l'intérieur pourquoi parler de correction du pH intracellulaire puisque l'objectif est censé être la modification du pH acide externe et dons sa remontée.

Ainsi, le bleu de méthylène (MB) comme le dioxyde de chlore (MMS) et de nombreux traitements efficaces contre le cancer (c'est trop vite dit...), permettent de réduire/ acidifier le pH intracellulaire (pHi) avec pour conséquence d’alcaniser le pH extracellulaire (extérieur à la membrane cellulaire = terrain, corps, environnement direct de la cellule).

Le chien se mord la queue : il a bien été question de «diminuer l’acidité à l’extérieur de la cellule, mais sans en baisser (changer) l’alcalinité à l’intérieur ». Ou ai-je rêvé ?

En effet, si pour lutter contre le cancer il faut alcaniser le pH extracellulaire (extérieur à la membrane cellulaire = tissus organiques, terrain), il est possible d’obtenir ce résultat en acidifiant le pH intracellulaire.

Une fois de plus je croyais qu'il s'agissait de ne changer que le pH extracellulaire.

Car le pH du terrain est l’inverse de celui du sang (du sang veineux et non du sang artériel).

Ah bon mais encore ? Je rappelle qu'on parlait du pH extra cellulaire en relation avec l'intracellulaire. Rien à voir avec le sang qui constitue un autre milieu que l'interne et l'externe du point de vue cellulaire...

Or le pH urinaire correspond au pH du terrain.

Donc extra-cellulaire ? Rien n'est moins sûr, d'abord car le PH urinaire est très variable et on ne saurait me faire croire que cette variation rapide reflète le pH extra ou intercellulaire.

Si un organisme est chargé d’acide, son terrain est acide par accumulation,

L'organisme comprenait l'ensemble de milieu très divers, parler d'un organisme chargé d'acide est une généralisation n'ayant strictement aucun sens !

et ses urines acides par élimination des acides excédentaires .

Et le pH urinaire peut être contrôlé avec des bandelettes pour mesurer l'acidité des urines en comparant avec l'échelle des couleurs...

Non pas contrôlé mais "mesuré" ce qui a mon sens ne signifie pas grande chose puisqu'il est variable très rapidement . Or parmi les variations les plus amples dépendent d'un régime diurne nocturne et les plus rapides  de ce qu'on mange ou boit. Si je prend des alcalins (de l'eau de Vichy par exemple) le pH monte dans l'heure qui suit, si en revanche de prends de la vitamine C le pH descend. A mon avis cela n'a d'intérêt que pour contrôler une infection vésicale (éviter un pH trop basique)  ou pour éviter la cristallisation d'urates (un pH de 6.5 environ est idéal).

J'ai mis en garde à maintes reprises mon lectorat contre les illusions qui résulte des considérations habituelles héritée de la vogue des alcalinisant tant vanté par une certaine doctoresse suisse selon une théorie reprise par Christophe Vasey. Cela n'a pas grand chose à voir avec la BEV de Luis Claude Vincent.

Enfin ces errements me rappellent ceux de LS en faveur du bicarbonate d'une part et pendant un moment de la prise d'IPP qui, à ma connaissance, n'ont été conçue que pour agir au niveau du milieu stomacal.

Ce qui ressort de tout ce méli-mélo c'est que ni LS ni ses supporters ne sont guère aidés...

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