Observation : effets du Covid-19 sur une "personnalité histriorique" (22/03/2020)
L'observation porte sur un individu dont j'ai déjà parlé, me semble t-il a propos d'un problème de curatelle.
Sa soeur, qui est "psy", s'était ingéniée à le faire enfermer régulièrement et lui interdisait de boire et de fumer alors que ne crache pas sur un pétard et sans parler d'autres friandises que son fils lui avait rapporté d'un voyage en Amérique du Sud. Je dois admettre que la curatelle s'est avérée une bonne chose sauf que le bénéficiaire doit descendre en stop chaque semaine pour quérir le fric qui lui est alloué pour sa pitance quoiqu'il existe un relais postal à la Mairie. Passons !
Cela fait une quinzaine que le virus a commencé à lui taper sur le système. On est averti de ses dérapages en préparation quand il lui revient de le goût de chanter dans la rue.
Inutile de vous dire que pour le musicien distingué qu'est votre serviteur, c'est une souffrance intolérable. Fort heureusement, il ne revendique qu'une vocation de chanteur de rues en ne se mêlant pas d'opéra. Il me faut vous préciser que l'opéra italien tardif me fait pousser de l'urticaire, je parle de Verdi and C°.
A ce propos, j'ai eu à accorder un instrument qui a servi a accompagner Pavarotti et j'ai assisté de loin à la répetition un ami choriste. On s'est pissé de rire dessus tant il était ridicule dans le répertoire baroque. Je le revois encore s'éponger avec une serviette de bain qu'il avait autour du cou. Passons...
Le phénomène dont il est question avait RV avec son psychiatre. Il m'avait supplié de lui filer un masque pour descendre en ville. Voilà que j'apprends qu'au retour il s'est mis en travers de la route et agité furieusement les bras pour arrêter la voiture d'un citoyen qui m'a raconté l'histoire. J'imagine le tableau avec le masque. Mais on le connaît et on sait qu'il n'est pas méchant.
Sitôt monté dans la voiture, il s'est mis a raconter qu'il aurait été testé positif et qu'on lui aurait ordonné de se "confiner". Je sais que l'infirmière le lui avait ordonné en le menaçant d'appeler la gendarmerie s'il négligeait d'obtempérer. Je sais que la personne qui m'a rapporté la conversation n'est pas du genre à inventer. Sachant qu'il était en période de crise, j'avais pris le parti de l'éviter parce qu'il était devenu franchement désagréable.
Enfin, il fallait tirer ça au clair. Je l'appelle et lui demande des explications. Il accuse celui qui m'a rapporté sa déclaration de vouloir répandre des rumeurs mensongères. De colère, j'apprends un peu plus tard, qu'il a apostrophé celui qui l'a remonté en stop. De peur d'avoir des histoires il répond qu'il ne m'a rien dit.
La personnalité histrionique c'est ça ! Il a cru se rendre intéressant en se faisant passer pour "coronavirusé" et entre temps il a perdu la mémoire. Comme quand je l'ai obligé à monter sur le plaque pour quérir le masque. Il est bien venu mais a oublier pourquoi et m'a du reste insulté. Le masque il ne l'a eu que le lendemain.
Si je parle de ça, c'est parce que les connards qui sont censés le soigner ont diagnostiqué une schizophrénie et une bipolarité. La bipolarité, à la rigueur car lorsqu'il est en crise son caractère change du tout au tout et les manifestations prennent un caractère plus ou moins théâtral. Sauf que dans le Midi, le goût de la théâtralisation est assez commun au point que ça pourrait devenir contagieux.
Il a travaillé dans l'hôtellerie, il a donc un savoir vivre et se montre généralement courtois tandis que dans ses phases d'agitation il a tendance à péter les plombs et à devenir très grossier.
La personnalité histrionique ça correspond à l'ancienne hystérie sauf que l'on s'est rendu compte que ce que recouvre ce phénomène n'est pas spécifiquement féminin. Cette personnalité est assez bien décrite dans Wikipédia. J'ai exclu la schizophrénie car je n'ai jamais discerner la moindre trace d'hallucination, ni d'idées que l'on puisse qualifier de vraiment "délirantes", et pas du tout de paranoïa ni de "catatonie". Mais simplement une labilité émotionnelle et un besoin de susciter et de retenir l'attention.
Je suis sûr de mon diagnostic et j'ajoute que dans le Grand Sud les "personnalités histrioniques" sont quasiment légions et donnent lieu à une grande variétés de sous types. Je pourrais écrire un livre sur le sujet. Quand on vient du nord de la Loire, c'est même assez choquant.
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