La vogue montante des eaux "hydrogénées" (Kangen et Cie) (03/08/2017)
Ci-dessus le type même du faux argumentaire classique en faveur des Eaux type Kangen. le pire est que derrière cette foutaise, il y aurait quelque chose d'intéressant, à savoir un une hydrogénation qui mérite d'être creusée...
Richard Haas et les eaux alcalines ionisées (rappel)
J'ai signalé en temps utiles, les travaux de Richard Haas sur les "eaux alcalines ionisées" (type Kangen et Cie) et les questions d'équilibre acido-basique. Il va me falloir relire la centaine de pages consacrées au sujet et les rapprocher de ce qui est paru ensuite. Je voudrais pour l'instant me borner à attirer l'attention sur des divergences manifestes entre les dires du Pr Marc Henry de Strasbourg et un collègue belge grand spécialiste des question de pouvoir redox.
Un visiteur m'a reproché à tort de ne pas m'être intéressé à la question des eaux Kangen ce qui est inexact mais il est vrai que je me suis borné à faire état des remarques de Richard Haas sans donner d'avis personnel. En effet, la question était restée pendante, Haas n'excluait pas la possibilité d'une utilisation médicinale tout en estimant qu'elle devait faire l'objet de recherches voir d'une surveillance.
Du nouveau en provenance de Belgique
J'ai donc renvoyé mon lecteur vers un article que j'ai trouvé et que je n'ai lu qu'après coup :
http://www.eautarcie.org/03d2.html
Cet article très technique est assez corsé et réclame beaucoup d'attention. Il laisse a entendre que les eaux hydrogénées type Kangen ou "Lourdes" produites par un appareil d'électrolyse coréen et concurrent pourraient présenter un intérêt médicinal considérable du fait de leur richesse en hydrogène et de leur RH2 très bas.
Ayant lu et assimilé en partie cet article, je me suis rendu compte ensuite que les "eaux hydrogénées" sont actuellement l'objet d'une grande vogue et que quantité d'appareils sont proposés.
Vitamine C et pouvoir redox
Une affirmation de Joseph Orszâgh m'a frappé, je cite :
Linus Pauling et Albert Szent-Györgyi (deux prix Nobel) ont aussi découvert les vertus anticancéreuses de la vitamine C dont ils recommandaient la consommation en quantités élevées. Faute de connaître la notion du rH2 et la bioélectronique, ils attribuaient cet effet à la molécule de la vitamine C, alors que l'effet en question est uniquement lié aux propriétés réductrices (rH2 bas).
Et encore ceci :
Dans le traitement de la grippe (maladie virale), tout le monde admet l'efficacité de la vitamine C. Or, l'acide ascorbique est un puissant réducteur. L'effet favorable de la vitamine C dans le traitement des maladies virales, mais aussi dans la prévention du cancer, provient tout simplement de son caractère réducteur, abaissant le rH2. La prise de vitamine C à dissolution lente avec l'eau hydrogénée en décuple l'efficacité dans le traitement des cancers.
C'est alors que le problème du choix d'un mode de production d'eau hydrogénée se pose ainsi que le choix d'un appareil.
Tout d'abord, si j'avais constaté par quelques essais que l'ajout de vitamine C dans une eau de type Mont Roucous donnait un RH2 bas, en dépit d'un défaut de correction dans la formule, je ne pense pas que les effets de la vitamine C s'arrêtent là. Ce serait oublié le cas de la réaction de Fenton avec production de peroxyde d'hydrogène dans les cellules cancéreuses lors de l'administration par voie intraveineuse d'une grande quantité de vitamine C. D'autre part, il faudrait comparer l'effet redox de l'acide ascorbique avec celui d'un ascorbate du fait de la différence de pH. Or la considération du pH entre pour un facteur 2 dans la formule de Nerst.
Le promoteur du site Eautarcie (très très intéressant à tous égards) parle de l'eau Kaqun qui est plutôt oxygénée en reconnaissant les effets positifs des bains. La le mystère est complet : on parle d'un tubes contenant différents métaux confié par des américains à un savant d'origine hongroise et aussi d'électrolyse censée mélanger l'eau anodique et cathodique comme dans l'appareil "Lourdes" mais selon des modalités particulières.
Divergences sur la nature de l'hydrogène dissous
C'est ainsi que m'est venu l'idée de chercher du côté d'un certain Marc Henry très imbu des mystères de l'eau pour voir où il en était.
C'est ainsi que je suis tombé sur un rapport d'expertise due à l'initiative de ce Pr français en faveur d'un appareil particulier coûtant un peu plus de 500 Euros.
Le problème est que j'ai noté des contradictions et des insuffisances dans ce rapport :
Il ne connait que le dihydrogène H2, or son collègue belge a élargi la perspective :
Pour l'atome d'hydrogène formé à la cathode, il y a – théoriquement – deux possibilités :
•L'union avec un autre atome d'hydrogène pour former une molécule de di-hydrogène H2 suivant la réaction H·+ H·→ H2. Ce qui n'est pas dissous, quitte l'eau sous forme de gaz. Dans ce cas, le rH2 mesuré devrait être le reflet de la solubilité de ce gaz dans l'eau. Ce n'est pas cela que l'on constate expérimentalement.
•Soit l'hydrogène naissant H· est stabilisé dans l'eau et reste en solution, sans dégagement de gaz. Dans ce cas, le rH2 de l'eau descend en-dessous de la valeur calculée au départ de la olubilité de l'hydrogène dans l'eau.
En réalité, les deux phénomènes coexistent : on observe un dégagement d'hydrogène H2 et aussi la formation de la forme stabilisée de l'hydrogène naissant.
Criminalisation, côté français, des nanoparticules de platine, absentes selon Joseph Orszâgh
Je note une autre divergence beaucoup plus grave :
Marc Henry incrimine les électrodes en platine des appareils Kangen et all comme fauteur de nanoparticules dangereuses, je cite :
Contrairement aux nanoparticules de platine qui détruisent tous les radicaux libres quels qu’ils soient, le dihydrogène H2, ne s’attaque qu’au radical le plus oxydant et le plus dangereux: HO•. Cela fait du dihydrogène l’un des meilleurs anti-oxydant intracellulaire.
Plus loin on lit ceci :
Le problème est que le dihydrogène est très souvent obtenu via une électrolyse de l’eau, et que cette méthode de production conduit, par corrosion du revêtement en platine des électrodes, à la formation de nanoparticules de platine qui « activent » le dihydrogène en le transformant en une espèce beaucoup plus réactive, le radical H•.
Cette espèce, ne se contente donc plus de détruire les espèces très nuisibles que sont HO•, 1O2 ou O3, mais s’attaque à toutes les espèces radicalaires de la cellule et en particulier à l’ion superoxyde O2•- et au monoxyde d’azote NO• qui sont des molécules régulatrices signalantes impliquées dans de nombreuses cascades de transduction se produisant lors de l’apoptose, ou lors de la prolifération ou de la différentiation cellulaire. C’est la raison pour laquelle, suite à l’étude bibliographique mandatée en 2012, l’académie nationale de médecine a émis en 2014 la recommandation suivante [3]:
« Il est recommandé à l’Agence Nationale de la Sécurité des Médicaments et des Produits de Santé de considérer les eaux de synthèse produites par appareils générateurs d’eau enrichie en dihydrogène par électrolyse, les eaux neutres ou alcalines enrichies en dihydrogène par action électrochimique du magnésium sur l’eau, comme des médicaments et les eaux oxydantes, produite par électrolyse comme des produits de santé à usage externe. Elle recommande aussi de considérer les appareils générateurs de dihydrogène comme des dispositifs médicaux assujettis au marquage CE médical. »
Notons au passage que le 1 avril 2014 Marc Henry et Jacques Cambron ont communiqué à l'Académie de Médecine une note sur les risques d'une libre consommation d'eau réductrice alcaline produite par électrolyse.
Les risques d'une libre consommation d'eau réductrice alcaline ...
1 avr. 2014 - Depuis 1965 la consommation d'eaux alcalines réductrices produites par des appareils d'électrolyse domestique (ERBE) a été agréée au ...
L'histoire du magnésium renvoie à des sticks dont j'ai un exemplaire dans mon frigo mais sans posséder plus de détails sur ce procédé d'hydrogénation simple déjà évoqué par Henry.
Or indépendamment de la thèse selon laquelle la présence de nanoparticule de platine serait excessivement antioxydante, son collègue belge exclut la production de ce type de particules.
Les électrodes étant en métaux inertes (platine et titane), on ne doit pas craindre une dissolution de métaux lourds par oxydation à l'anode. À la cathode, milieu réducteur, une dissolution de l'électrode est chimiquement impossible. À la cathode : une eau à caractère thérapeutique Grâce à un potentiel négatif à la cathode, ce sont des réactions de réduction qui ont lieu.
L'électrode métallique fournit des électrons. On sait que fourniture d'électrons = réduction; tandis que capture d'électrons = oxydation. Pour que le courant électrique (flux d'électrons) puisse passer de la cathode vers l'anode, l'eau qui se trouve dans la cellule d'électrolyse doit pouvoir conduire l'électricité. Dans l'eau, ce sont les ions portant des charges électriques positives (cations) qui migrent vers la cathode, tandis que des charges électriques négatives (anions) se déplacent vers l'anode.
Il y a donc contradiction, semble t-il à propos, du risque de nanoparticules de platine. La question de savoir si ces particules activeraient les hydrures en les rendant trop corrosive est encore une autre question.
Le Pr Marc Henry cherche à se faire reconnaître comme expert auprès de l'ANSM
Au final, si le Pr Marc Henry a voulu, en tant qu'expert plus ou moins auto proclamé prendre l'initiative de sélectionner un appareil du marché, force est de constater que son "expertise" pose un sérieux problème car il manque à mon avis l'essentiel : à savoir la mesure du RH2 de l'eau obtenue par ce procédé (IDROGEN) vendu par un certain Dumortier.
Enfin vu la perméabilité excessive du personnage à l'égard de cette intervenante problématique que fut une certaine Corinne Gouget, on peut se poser la question de savoir dans quelle mesure ses avis sont vraiment "scientifiques" :
Voir https://eaudossier.wordpress.com/ au sujet d'un ebook écrit avec un certain Marc Forget. Le style de communication de cet ouvrage, on en conviendra, pose de sérieux problèmes.
Notons en passant que les différents sites du Pr sont lourdingues car ils demandent un temps de chargement excessif et quant à trouver des informations vraiment scientifique dans ce fatras, il faut s'armer d'une patience angélique pour un profit sans doute des plus réduits.
Dans un certain article ancien, j'écrivais ceci : Quant à la collaboration de Marc Henry dans le cadre de ce documentaire, il avait autrefois un site dont je ne retrouve aucune trace. Ce site consacré à l'eau était surtout remarquable par le fait que son auteur mélangeait la science avec une polarisation photographique excessive envers le "féminin".
Il pourrait sembler que la "polarisation" en question se soit diversifiée : trêve de plaisanterie plus ou moins douteuse, j'ai bien relevé des contradictions sur le plan purement scientifique et je suis plus prédisposé à faire confiance au collègue belge de ce personnage qui semble éprouver surtout le besoin de se faire remarquer en usant de procédés d'un style fort peu académique.
Bref, s'il existe une voie de salut thérapeutique du côté des eaux hydrogénées, ce que je ne demande qu'à croire, le problème c'est bien de faire le tri entre les différents appareils et de toutes évidence la fameuse expertise de Marc Henry ne saurait m'engager. Affaire à suivre !
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