Francine Lehner-Gallay ou la "Corinne Gouget des métaux lourds" (29/04/2015)
Un correspondant m'a envoyé un exemplaire du livre de cette écrivaine suisse intitulé Maladies liées aux métaux Lourds de 482 pages publié à compte d'auteur qui en est à sa 4ème édition. Apparemment, cette femme dispose de beaucoup de moyens pour pouvoir tirer à ses frais plusieurs milliers d'exemplaires de ce pavé totalement indigeste.
Rapprochement psychologique
Je la rapproche psychologiquement de Corinne Gouget car elles ont toutes les deux le même airs de famille "halluciné", seul la cause obsessionnelle diverge, additifs alimentaires dans un cas, mercure et MLs dans l'autre. Même côté "aggripant" que l'on discerne sur les photos (et les vidéos dans le cas de Gouget) et ces deux femmes n'existe qu'au travers et par leurs idées fixes respectives. Je ne reviendrai pas sur le cas de Gouget, mes lecteurs et lectrices ont fini par se rendre compte que j'ai bien analyser le cas. Pour ce qui concerne Mme Lehner-Gallay j'ai eu un témoignage direct d'une personne qui l'a croisée. Pensant que cette personne pouvait lui être utile, elle l'a littéralement happée et saoulée au point que la victime a fini par lui faire remarquer que son attitude est excessivement désagréable.
Impressions désagréables
La lecture du livre confirme cette impression désagérable d'insistance et de martellement bavard et le problème c'est qu'au total ce livre n'est absolument pas susceptible d'aider qui que ce soit et je vais dire pourquoi. L'auteur commence par insister sur le fait que tout emprunt à son livre sans autorisation écrite sera systématiquement poursuivi et que le texte du très précieux ouvrage a été déposé chez un huissier. précaution parfaitement inutile dans la mesure où le livre étant publié sous son nom, personne n'éprouvera le besoin de contester sa qualité d'auteur. Ce à quoi j'ajoute qu'en outre personne ne peut éprouver le besoin de s'en inspirer si peu que ce soit car, à tous les points de vue, il est nul puisque le lecteur est noyé sous un déluge totalement inconsistant.
Tout commence par un "vol plané" à grand spectacle
D'abord l'accident par lequel tout a commencé et le cortège de malheurs qui s'en est suivi occupe une place considérable dans le début du livre. Accident certes spectaculaire puisqu'en vélomoteur elle a fait un vol plané sur 6 mètres de hauteur et 80 mètres en longueur. mais miracle elle est demeuré consciente. Bref, on ne peut se déprendre de l'impression que cette femme avait besoin de cet accident pour "exister" et qu'il y a derrière toute cette histoire une tendance notoirement "hystérique" comme dans le cas de Corinne Gouget. Elle attribue tous ses maux au fait qu'elle a été badigeonnée en long en large et en travers d'un antiseptique au mercure, genre "mercurochorme".
Soupçon d'un arrière plan "hystérique"
Je ne conteste pas qu'elle a pu se trouver intoxiquée mais lorsque l'on voit la violence, la récurrence des symptômes et l'infinité de maux qu'elle attribue au mercure, on est, encore une fois, plus ou moins contraint de ne pas exclure la thèse d'un fond très hystérique. Evidemment, c'était une jeune fille modèle qui a fait des études de commerce et a obtenu son diplôme de préparatrice en pharmacie (assez laborieusement) ce qui me fait dire que pour la technicienne qu'elle est censée avoir été son livre est d'une indigence phénoménale quant à la précision.
Haro sur le mercure
Le chapitre 11 par exemple concerne la spiruline, la Klamath et les métaux lourds. Ce chapitre parle des microcystines, cyanotoxines pouvant être fabriquées par ces algues bleues qui sont en fait des cyanobactéries. Elle et ses enfants ont été malades en bouffant des doses énormes de spiruline et Cie alors en dépit de son insistance sur ces polluants, il ne lui vient même pas à l'idée que ses malaises pouvaient être dus à des algues polluées par des toxines. Non il faut que ce soit les métaux lourds !
Intolérance aux laitages : cherchez pas c'est le mercure. Hyperactivité mais bien sûr que c'est le mercure. En dépit d'autres thèses nettement plus évidentes.
Chlorella : un chapitre particulièrement venteux
Tout cela pour focaliser sur la chlorella et au stupeur, elle a fait sur le sujet un long développement mais à présent que je voudrais le retrouver pour le commenter la table est ainsi conçue que je ne le trouve pas. Ce n'est pas grave c'est je ne sais combien de pages pour parler de cette algue sans rien, absolument rien apporter en matière de renseignements pratiques. Rien sur les risques de pollution liées à la provenance géographique, or les renseignements existent sur le net. Rien sur la chlorella d'Echorial produite en vase clos, rien sur le coût précis, en revanche la mention de conditionnements géants de plusieurs centaines de comprimés et des évocation de prises phénoménale. Même pas la mention d'un fournisseur de confiance rien que du bavardage qui enfonce des portes ouvertes. Je suppose qu'il faut lui écrire et lui téléphoner pour en savoir plus et encore, je doute !
En résumé c'est un témoignage à charge contre les métaux lourds et le mercure en particulier qui est rendu responsable d'absolument tous les maux avec des énumérations de métiers, de produits susceptibles de contenir du mercure. Avec un procès contre l'Iscador qui comprend des traces purement homéopathiques de métaux mais comme l'auteure exprime les quantités en "nanos" ça donne des chiffres impressionnants qui ne veulent strictement rien dire ! Or les grandeurs en cause sont exprimées conventionnellement soit en mcg soit en ppm.
Une table des matière bordélique
Maintenant si on regarde la table des matières non seulement les titres des chapitres manifestent l'obsession du mercure, ils ne sont pas structurés dans un plan logique. On ne tire pas sur une ambulance et de quelque point de vue que l'on aborde la chose, tout concourt à me persuader que cette ancienne préparatrice en pharmacie n'avait nullement les qualités de logique scientifique pour faire le métier qu'elle a pratiqué. Il existe du reste une contradiction à propos de sa réussite à l'examen, quelque part elle parle d'un échec mais dans le détail elle aurait obtenu le précieux diplôme au troisième essai.
Un livre à brûler
Mon conseil : oubliez l'existence de ce livre et de cette femme. Nul doute que le rapprochement entre la personnalité d'une Corinne Gouget et de cette femme était à faire. Ce n'est pas faute d'avoir passé du temps sur cet ouvrage mais il n'y a strictement RIEN à en tirer. Il est plus nuisible qu'utile. Il ne risque que de persuader des centaines de gens qu'ils sont intoxiqués alors que ce ne serait pas le cas. Bref, je m'étonne que le médecin qu'elle porte au nues ait pu préfacé ce livre qui n'est ni fait ni à faire.
Françoise Cambayrac avait raison
(...) de partir en guerre contre cette malade en dénonçant l'abus de chlorella mais elle aussi a un caractère assez particulier. Je m'en suis rendu compte en correspondant avec elle. Mais son livre est tout de même nettement mieux conçu !
Le livre équilibré, bien documenté, synthétique et pédagogique reste à écrire et pour l'instant je n'ai pas le temps de m'en charger car il faudrait tout reprendre à zéro. Ce que je constate une fois de plus c'est que comme dans le cas de Judith Albertat toute ces femmes ont été incapables de s'effacer devant leur sujet. Elles ont plus ou moins cherché la compassion. J'ai appris récemment que Albertat est une personne assez désagréable et même agressive, un échange a été enregistré sur téléphone portable qui en dit long. L'association de cette femme devenue naturopathe (on se demande comment...) est à couteaux tirés avec une autre mais en vérité il n'y en a pas une pour relever l'autre !
Coïncidences "morphogénétiques"
A propos de l'intolérance aux laitages, j'ai noté une anecdote singulière. cette femme s'est beaucoup basé sur les intolérances et les répulsions alimentaires de ses enfants. Il y a quelque part l'histoire d'une relation particulière de ses enfants à la musique et une anecdote : le prof ayant un jour payé une glace au chocolat à ses élèves lors d'une virée de fin d'année, son fils l'a laissé tomber à terre volontairement, pressentant que ce cadeau était pour lui empoisonné.
D'une part je discerne derrière cela une idolâtrie un peu excessive des qualités "barométriques" supposées de sa progéniture.
Curieusement, Cambayrac qui est prof de piano semble avoir pris en grippe sa collègue chez qui la musique tient une place puisqu'elle souligne quelque part les bons résultats de ses mômes dans le domaine. Curieusement j'ai également un rapport à la musique, cependant leurs "musiques" respectives sont un peu trop discordantes.
Cambayrac semble s'être mise en scène sous le pseudo de Eva, si c'est le cas au moins n'est-elle pas tombée sur la tête alors que dans le cas de Mme Lehner la chose ne fait plus aucun doute.
Notez encore qu'elle revendique avoir eu un grand père vrai inventeur de la lampe à filament éternel un certain Thury, elle ne justifie pas la chose par la production de son arbre mais on doit à la vérité d'admettre que son chapitre sur l'imposture des lampes à économie d'énergie est sans doute le seul à tenir la route mais c'est peu sur près de 500 pages de papier souillé !
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