Comment faire argent de tout en réhabilitant des produits plus ou moins nocifs. La café par exemple... (11/04/2012)
Vous avez sans doute remarqué qu'il existe des "mots magiques" qui font vendre. Je peux en citer deux à titre d'exemples et ce sont les "antioxydants" et les "Oméga 3".
Pour avoir sa ration d'Omegas 3 il suffit de manger régulièrement des harengs, des maquereaux, des sardines et des foie de morue (en balançant l'huile dans les deux derniers cas...) tout en tuilisant pour les salades un mélange d'huile d'olive et de colza bio. C'est une folie que de se ruiner en achetant des capsules d'huile de poisson dont la qualité n'est jamais garantie. Mais l'huile de krill c'est très chic car ça coûte une fortune...
Quant aux "antioxydants" comme il y en a partout, j'observe que l'on peut ainsi monter en épingle des produits plus ou moins banaux et leur redonner un second souffle... Et je citerai deux exemples la tomate et le .. café noir !
Si l'on en croît la médecine antrosopsophique, la tomate (qui est une solanacée) est à proscrire chez les cancéreux : ce serait une des rares plantes qui prospérerait en croissant indéniniment sur son propre fumier. Comme je n'aime pas trop les tomates, cette argumentation m'a marqué et à présent j'observe que depuis quelques temps, et à cause de la présence de lycopène, les tomates ont bonne presse ! Alors qui croire ?
Récemment j'ai lu, ce doit être sur le site Gestion Santé, que des études récentes ont remis le café à l'honneur comme pourvoyeur de polyphénols (une catégorie particulière d'antioxydants) assez loin devant le thé vert en particulier... Bien évidemment, pour faire bonne mesure on préconise des cafés bio torréfiés d'une façon particulière etc...
En présence de ce genre d'argumentaire, il y a lieu de se poser la question de savoir si tout cela est bien sérieux et si des préoccupations commerciales. J'avais pointé récemment le commerce très lucratif du Goji bio en soulignant que l'on avait très largement outrepassé les indications de la médecine chinoise pour ce fruit assez banal et très chinois au demeurant que l'on a fini par naturaliser "tibétain" pour mieux le vendre. Bref, j'observe une tendance très nette à recycler et à relancer quantité de produits assez communs actuellement ou autrefois, sous prétexte de leur teneur en "antioxydants".
Premièrement sachez que les "antioxydants" sont très répandus : vous pouvez cultiver des soucis, des capucines et des violettes (en saison) sur votre balcon c'est bourré d'antioxydants car tout ce qui est coloré est souvent à base de ce genre de molécule. Si mettre des fleurs dans ses salades ça ne mange pas de pain tout en procurant de la couleur, il y a tout de même lieu de froncer les sourcils quand on soupçonne derrière une argumentation à base d'antioxydants la prédominance d'un argument purement marketing.
Puisqu'il est question du café, c'est l'occasion d'attirer l'attention de mes lecteurs sur un texte du fondaleur de l'école homéopathique, Samuel Hahnemann qui a pris position contre le célèbre brevage en l'accusant d'avoir changé le caractère des Allemands. Ce texte vous le trouverez sur le site du Dr Seror, voir : http://homeoint.org/seror/hahnemannpub/cafe.htm
Je cite
Le sérieux froid et réfléchi de nos ancêtres, la fermeté de la volonté, la solidité du jugement, la persévérance dans les résolutions, la facilité d'exécuter des mouvements peu rapides, mais énergiques ; toutes ces qualités qui distinguaient jadis le caractère national des Allemands, ont disparu depuis l'usage du café, pour faire place à l'imprudence dans les épanchements du cœur, à la précipitation dans les jugements, à la légèreté, à la loquacité, à la versatilité d'humeur, a une mobilité fugitive et sans énergie, à une contenance théâtrale.
(Note du Dr. S. Hahnemann : Qui sait quel énervement diététique a été cause que les prodiges du patriotisme, de l'amour filial, de la fidélité, de l'intégrité et de l'attachement à ses devoirs, attributs connus de nos pères, sont presque tous réduits aujourd'hui aux maigres proportions d'un étroit égoïsme ?
Il est vrai qu'on ne voit également plus les crimes héroïques qui, au temps du moyen âge et dans l'antiquité, témoignaient de la force du corps et de l'énergie de l'esprit.
Mais ils n'ont fait que se résoudre en des myriades d'intrigues, de supercheries et de tromperies, dont l'honnête homme est entouré à chaque pas. Lequel vaut donc mieux d'une seule bombe ou d'un million de piéges cachés ?)
Je sais bien que l'Allemand a besoin de boire du café pour échauffer son imagination, pour inventer des romans légers, pour exhaler une poésie badine et piquante, qu'il en faut aussi à l'Allemande pour briller avec tact et esprit dans les cercles de la mode.
Le danseur, l'improvisateur, le jongleur, le bateleur, l'escroc et le joueur ont besoin de café, comme aussi le musicien moderne pour soutenir l'étourdissante rapidité de ses inspirations, et le médecin en crédit pour ne pas succomber à la fatigue de cent visites qu'il fait chaque matin.
Laissons à tous ces gens-là leur excitant contraire au vœu de la nature, avec toutes les suites fâcheuses qui en résultent pour leur propre santé et pour le bien des autres !
Mais ce qu'il y a de plus certain au moins, c'est que l'homme le plus jaloux de dissiper sa vie, n'aurait pu trouver au monde aucun médicament diététique plus propre que le café (et sous quelques rapports, le thé), à changer pour quelques heures ses sensations ordinaires en sensations agréables, à lui inspirer de la jovialité, même de la pétulance, à rendre son esprit fertile en saillies étincelantes, à embraser son imagination d'un feu que sa complexion lui aurait refusé, à accélérer le mouvement de ses muscles jusqu'au tremblement, à redoubler l'action de ses organes digestifs et sécrétoires, à entretenir son appétit vénérien dans un état continuel d'excitation presque involontaire, à imposer silence aux tourments salutaires de la faim et de la soif, à éloigner le sommeil de ses membres harassés, et à le tenir éveillé, lors même que tout ce qui respire sur notre hémisphère goûte les douceurs du repos à l'ombre paisible de la nuit.
Le café a donc été accusé par cet auteur à juste titre car il procurer une exhaltation très passagère qui se solde par un enthousiasme de peu de durée et des flambées d'idéalisme qui retombent comme un soufflé, son abus aurait rendu la présente humanité intolérante à la douleur. Bref, j'ai été "interpellé" par le caractère très vérifique de ce texte solidement argumenté et j'ai fait le rapprochement suivant : à Paris les cafés, ces officines où l'on refait le monde, sont apparues peu de temps avant notre sacro sainte révolution !
Je suis persuadé que l'intoxication caféique qui est résulté de cette mode a contribué pour une assez large part à la flambée intellectuelle qui a précédé la révolution et qui n'est pas le fait du bas peuple comme on le croit car elle s'est emparée de l'élite sous la forme d'un engouement en faveur de la thématique de l'âge d'or et ce autre travers d'un genre musical assez particulier, à savoir ces idylles sur fond de "bergeries" dont la plupart des opéras baroques sont tissés... Et l'on siat d'autre part que les premiers cafés ont été fréquenté non par des ouvriers mais par des philosophes et par les futurs encyclopédistes.
Bref, ce texte de Hahnemann sur les ravages de ce jus de chaussettes que l'on sert par hectolitres dans le moindre bistrot m'a mené assez loin car je faisais partie des gens d'un type auquel le café réussit assez mal. Je me souviens d'avoir été un jour malade comme une bête et en proie à un stress épouvantable. J'ai donc passé des années sans condommer de café. Puis ayant émigré à la campagne, les bars étant les seules "maisons de la culture" disponibles dans ces désert, j'ai changé mes habitudes... Non sans conséquences car si le café me donnait du courage pour affronter un emploi assez peu passionnant vu l'entourage de mes chers "camarades" j'ai fini par prendre conscience que je souffrais d'insomnies typiques du café avec réveil vers 3H30 où j'éprouvais le beosin de caresser des projets enthousiasmants. Il m'arrivait de me relever pour écrire sous le coup de l'inspiration. Parfois de qualité mais avec cette caractéristiques qu'au petit matin je réalisais le caractère utopiques de mes "envolées". Bref, ayant découvert la cause de cet état, j'ai décidé d'antidoter la chose et je m'en porte nettement mieux car les montagnes russes, c'est épuisant à la longue.
J'ajoute qu'ayant parlé avec des amis propres de cette découverte, j'ai découvert coup sur coup plusieurs "malades" du café. l'un d'eux avait du reste pris conscience de la chose et s'était fait une 30 CH artisanale de café grâce à laquelle il a, du jour au lendemain, mis un terme au genre de phénomène que j'ai évoqué. L'autre intoxiqué n'a pas encore percuté, ça va sans doute prendre encore quelques temps. Cela faisait au moins 3 ans que je lui chantais que Argentum Nitricum est son remède et il aura fallu deux coïncidences pour qu'il entende enfin ce que je lui disais...
Alors que penser des polyphénols du café ? J'avoue avoir été séduit un peu par l'argumentation et j'ai fini par me dire que ce n'était pas idiot. J'ai donc mis de l'eau dans mon vin et quand j'ai besoin d'un bon coup de fouet je bois une tasse de la chose. Mais comme la réalité est toujours très contrariante et bien ça ne marche guère qu'une fois sur 10 !
Enfin comme mes propos très contrariants m'ont valu d'être interdit de séjour dans les deux estaminets du coin (on n'aime guère le franc parler dans le Sud et certains thèmes sont interdits en période électorale...) j'ai acheté un kilo de très bon café bio que je prépare à l'orientale. Au moins est-il excellent quant à l'arôme mais il ne me fait ni chaud ni froid et le résultat est assez décevant...
Enfin que je prenne du thé, du cacao, du café ou du maté, ce qui est extraordinaire c'est que l'on a maintenant de solides arguments diététiques pour varier les plaisir et la variété me semble plus intéressante que tout le reste à condition que ces produits assez banaux ne deviennent pas des produits de luxe. Mais avec la transformation des francs en €uros et la multiplication par 6 du prix des denrés les plus courants les anciens prix de chez Fauchon sont littéralement "explosés" quand on fait le calcul !
A propos de café on m'a consulté récemment sur un café à base de ganoderma lucidum qui se vend très cher par le biais d'un système pryramidal. Ma réponse : c'est une connerie dispendieuse. Voyez les photos du champignon en question est une chose très commune sauf peut-être en bordure de la Méditérannée. Cherchez bien ! Vous n'aurez que le mal de le moudre car ce champignon boisé est assez coriace. Enfin gardez votre argnet pour des choses plus utiles et plus rares et ne vous laissez pas prendre à des arguments marketing qui ne sauraient résister à un examen sérieux.
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