La lithothérapie, une affaire qui marche… (19/01/2012)
La lithothérapie connaît un succès grandissant depuis 1992, année de parution du Dictionnaire de la Lithothérapie de Raynald Boschiero (Editions Ambre) qui est devenu la référence incontournable en la matière. L’ouvrage n’est pas parfait mais au moins a-t-il eu le mérite de donner la composition des minéraux qui est une donnée essentielle en lithothérapie.
En effet, cette discipline ne peut guère se concevoir que comme une oligothérapie naturelle alors qu’auparavant on se bornait à des allégations venues de la « tradition » mais sans jamais beaucoup citer de sources précises. Excepté quand les indications venaient de Ste Hildegarde de Bingen dont les héritiers auraient complété ses apports en empruntant à Albert de Le Grand son propre discours sur les pierres. Telle est la thèse de Philippe Perrot-Minot mais elle est fausse ! Je me suis donné la peine de traduire quelques notices de De Minéralibus pour constater que les dires de ce théologien n'ont rien à voir avec les précisions données par Hildegarde dont l'originalité est absolument incontestable !
L’intérêt de ce Dictionnaire n’est pas contesté sauf pour lui reprocher quelques erreurs, inévitables pour un travail d’une telle envergure.
Le Dictionnaire ne comporte pas d’index thérapeutique de sorte qu’il faut lire toutes les monographies pour trouver les indications thérapeutiques. J’attribue l’absence d’un tel index à la prudence de l’éditeur car l’Afssaps fait la chasse aux allégations médicales et un site de vente de minéraux très connu a du retirer toute référence à des applications thérapeutiques. Les pages qui sont censées en traiter demeurent indéfiniment « en construction »....
Il faut noter que les indications portant sur des troubles cliniques précis sont rares. Par exemple L’aragonite est donnée comme la pierre des os car c’est du carbonate de calcium. La Dolomite a donné lieu à une erreur car ce n’est pas un bicarbonate de calcium et de manganèse mais de magnésium. Or l’auteur la désigne comme pierre décontracturante, vertu qui ne peut pas provenir du manganèse mais bien du magnésium. Il suffirait donc de trouver une pierre contenant calcium, magnésium et silice pour pouvoir remédier aux ostéopénies et ostéoporoses. Mais pour cela il faudrait un index « composants » et pouvoir croiser les rubriques, chose qui n’est réalisable qu’à l’aide d’une base de données.
Le succès du Dictionnaire vient d’abord de ce qu’il s’agit d’un très beau livre d’images qui fiat rêver. Les pierres sont par leur texture et surtout leurs couleurs un aimant puissant. Pour ce qui concerne la thérapie, l’auteur parle surtout de chakra et d’énergétique, de plan mental et émotionnel ce qui permet de rester assez vague mais de temps en temps on accroche des indications intéressantes qu’il s’agirait de vérifier.
Donc ce Dictionnaire est une base de départ, les 3 autres livres de l’auteur je ne les connais pas. C'est par ce livre qu'il faut commencer et nul ne conteste son intérêt et même les adversaires les plus acharnés de l'auteur ne manquent pas de le proposer lorsqu'ils tiennent boutiques et chez les Boschiero la lithothérapie est devenue une affaire familiale.
Si le livre est relativement bien noté, enn revanche, l’auteur, en temps que personne, est contesté et contestable. Je note à ce propos que les pierres conseillées par l'auteur pour booster les libidos déficientes m’ont bien l’air de lui avoir fait un effet bœuf car les femmes de ménage qu’il tente d’employer pour calmer ses ardeurs ne tarissent pas d’éloges sur des performances qui l'ont beaucoup fatigué.
En revanche, celles qu’il propose pour le surpoids, le cholestérol et les ennuis de prostate tardent à faire leur effet sur celui qui est devenu le « pape » de la lithothérapie. Car c’est bien d’un « pontife » qu’il s’agit et comme tel il ne tolère pas la moindre contradiction. Boschiero ne parait pas davantage avoir découvert la pierre qui porte bonheur ou alors il l'aura perdu durant l'une de ses pérégrinations imaginaires...
Concernant les stages de l'intéressé, une alarme a été lancée par l'ex compagne de l'intéressé qui est à l'origine d'une descente de la gendarmerie lors d'un stage organisé dans le Sud de la France. L'intéressé a été inquiété pour travail au noir et est, de notoriété publique en délicatesse avec le Fisc français et éventuellement espagnol.
Les deux ouvrages de Philippe Perrot-Minnot STAM, Le minéral est la vie Pourquoi et Soufre et Sel bienfaits de la nature (parus également chez Ambre), méritent également une mention. Ce qui m’a plus dans le premier c’est la revue historique qui fournit un certain nombre de pistes de recherches en évoquant un certain nombre d’ouvrages anciens dont ceux de Nicolas Lemery. Il faut savoir que le Roi Soleil se faisait soigner avec des minéraux broyés. Le Superbiomin de Schindele en Autriche restait à découvrir mais on avait déjà pas mal de choses à se mettre sous la dent… Et ce qui ne gâte rien, tous les ouvrages de Lemery sont disponibles à partir du site de Gallica.
Dans le second ouvrage l’auteur fait allusion à un complot qui viserait à priver les gens de notre sel de cuisine que l’on aurait diabolisé pour des raisons pas très catholiques. L’auteur recommande de prendre 2 ou 3 pincées de sel par jour en dehors des repas. On devrait ressentir un réveil de nos organes. J’ai essayé durant une journée et le soir je me suis retrouvé avec une sensation de frilosité comme si je couvais quelque chose.
J’ai pris la matière médicale et l’ai consulté au chapitre Natrum muriaticum et j’ai constaté que la grande sensibilité au froid (et le coryza chronique) est une de ses symptômes. Manque de pot je suis un type sensible, adolescent j’avais bien quelque chose de Natrum mur avec les signes de maigreur du haut du corps.
Bref, je ne saurais recommander à quiconque de faire une cure de sel. Certaines hypothèses sont séduisantes du point de vue chimique mais l’être humain est une machine complexe qui se décline sous la forme d’une myriade d’êtres particuliers, ce qui ne les empêche pas forcément d’être « clonés » sous un certain rapport par le « formatage » ambiant mais il n’y a pas de médicaments contre cela, du moins pas sous forme de pillules…
Le Guide Elixirs de Cristaux (Ange-Jacques Sénon et Sylvie Crochet chez Ambre) donne un index thérapeutique avec des orientations dont certaines sont classiques. Cependant les indications se rapportant à la fabrication des elixirs (qui sont commercialisés par un laboratoire sous la responsabilité d’un pharmacien) sont très vagues et très lacunaires. Quand on me parle d’appareil « quantique » je tique… C’est normal ! Les gens qui évoquent la physique quantique seraient bien en peine de faire le moindre exposé dans ce domaine. Il est clair qu’ils n’y connaissent rien et moi non plus. C’est pourquoi je m’abstiens d’utiliser l’adjectif « quantique » car son emploi en médecine relève d’une charlatanerie particulière où l’on mélange allègrement le physique et le psychique voir, ce qui est plus grave, le psychique et le spirituel. Et ça c’est un signe…
La lithothérapie scientifique, peut-on se soigner avec des pierres ? de Pierre Blanchard (Presse du Midi) serait digne des plus grandes éloges si cet ouvrage n’était pas excessivement bavard. La « baratin » qu’il contient décourage la lecture mais il va dans la bonne direction. Un index donne la composition de plus de 500 minéraux.
L’auteur donne pour chaque métal ou élément recherché les pierres qui en contiennent et surtout il donne des indications thérapeutiques portant sur autre chose que des histoires plus ou moins subjectives basées sur le mental. Je dois même dire que j’ai été très étonné et vivement intéressé par certains des cas qu’il expose, à commencer par le sien.
L’auteur était une sorte de « Saint Thomas » qui un jour, alors qu’il cherchait à refaire sa vie sur des nouvelles bases, a pratiqué une sorte de « divination » très particulière consistant à s’obliger à visiter toutes les boutiques d’une rue en se disant que quelque chose quelque part allait le mettre sur la voie de la solution de ses problèmes. Et c’est dans une boutique de minéraux qu’il l’a trouvée.
En ce qui me concerne, je pratiquais cette sorte de « divination » en fréquentant les librairies vendant des livres anciens. Je jeu consistait à chercher un signe sous la forme d’un livre susceptible d’attirer mon attention. Il est bien entendu que je ne cherchais rien de particulier mais seulement quelque chose qui soit susceptible au moins de me « changer les idées ». C’est ainsi que j’ai fait pas mal de découvertes parfois très inattendues. On peut du reste adapter la technique à Internet car on trouve parfois des choses que l’on n’aurait pas pensé à chercher en marge de recherches très ciblées. Techniquement difficile à maîtriser car il faut savoir jauger instantanément l’intérêt d’une page sans avoir besoin de tout lire. Je n’en suis pas encore à la technique consistant à feuilleter rapidement un livre sans regarder les pages pour m’en approprier le contenu ou l’évaluer mais je n’en suis plus très loin… ;>))
S’agissant d’une revue qui se veut rapide, il faut mentionner deux livres du Dr Tétau portant sur la lithothérapie déchélatrice, le second consistant en de nouvelles cliniques. Il faut le savoir Boiron propose une série de minéraux dont le choix est plus ou moins basé sur la doctrine des signatures en D8. Il n’est du reste pas le seul car la Weleda 46 minéraux complexes disponibles sous différentes formes galéniques. Pour en trouver les applications, il faut se référer aux livres du Dr Victor Bott et à des ouvrages en allemand.
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